LES DÉBUTS
Le service des Faisceaux Hertziens créé
en Octobre 1952 n'a vraiment démarré qu'en Mars 1953 avec l'arrivée
d'André LAURENS, suivi de Jean-Daniel KOENIG, Serge RAVARY, Romain
FABRISSIN, Marcel BUIS, Maurice VERLEYE, Jean LECANU... Le premier travail
consista à industrialiser l'étude entreprise au LEP d'un émetteur-récepteur
à 3,3 GHz utilisant une double modulation de fréquence et un
klystron bireflex de 10 watts, découvert au Nat-Lab par le Docteur
COETURIER, unique dans son genre car les klystrons disponibles sur le marché
ne dépassaient guère 1 à 2 watts. Ce matériel
(CZ) permettait de transmettre 60 ou 120 voies téléphoniques
et après des essais entre la rue Boyer et la rue de la Passerelle à
Suresnes, à travers l'Arc de Triomphe de l'Etoile, les deux extrémités
prototypes furent livrées en 1954 à l'Argentine. Le matériel
CZ8V devait lui succéder : il permettait d'acheminer un programme TV
sur des distances de l'ordre de 100 km, pratiquement doubles de celles que
permettaient les matériels concurrents, les essais eurent lieu entre
Lyon (Mont Pilat) et Chamrousse et les liaisons suivantes furent Cassel-Douvres,
Bordeaux-Pic du Midi (215 km) et Strasbourg-Sélestat-Mulhouse où
TRT utilisa pour la première fois des réflecteurs passifs en
tête de pylône avec parabole au sol.
La liaison Cassel-Douvres permit de transmettre
en Grande Bretagne la première émission officielle de l'EUROVISION
le 1er Juin 1954.
Le matériel CZ8V servit également
en Juin 1955 à la première retransmission télévisée
en direct des 24 heures du Mans tristement célèbres en raison
du terrible accident provoqué par une MERCEDES, et en 1956 à
celle du mariage du Prince Rainier de Monaco (avec une liaison en deux bonds
: Mt-Agel-La Loube-Marseille).
LES PREMIÈRES GÉNÉRATIONS
Le CZ ne permettait pas de réaliser des
liaisons avec un grand nombre de stations, car il fallait démoduler
le signal à chaque station et les distorsions s'amplifiaient.
Pour développer son activité TRT
devait disposer de matériels sans démodulation dans les stations
intermédiaires. Deux techniques s'opposaient alors : la triode, utilisée
par la BELL aux États-Unis et le tube à ondes progressives (TOP)
utilisé par les autres constructeurs.
TRT qui disposait d'une triode PHILIPS (EC156) choisit
la triode et ce choix devait se révéler excellent. La triode
avait pour elle deux arguments de poids :
- sa tension d'alimentation
était de 180 volts, contre plusieurs milliers de volts pour le TOP
; on pouvait donc alimenter
les faisceaux dans les stations directement par des batteries,
- la défaillance d'une
triode n'entraînait pas la coupure du faisceau, mais seulement un affaiblissement,
le signal continuant à passer par capacité à travers
le tube, ce qui n'était pas du tout
le cas du TOP.
En 1955, TRT entreprit donc l'étude du
premier faisceau TV (FHT 4003) utilisant une triode EC156 délivrant
2 W à 4 GHz. Ce faisceau était le seul au monde à avoir
une bande passante de 10 MHz, ce qui permettait de transmettre sur le même
canal radio, en plus du signal image à 819 lignes, 4 voies son multiplexées.
La démonstration en fut faite pour la première fois sur Bourges-Bordeaux.
Après l'équipement de Marseille-Nice en 1956 et Bourges-Bordeaux
en 1957, de nombreuses liaisons suivirent pour la RTF cependant que l'exportation
démarrait avec, en 1958, Barcelone-Madrid en Espagne et Varsovie-Lodz
en Pologne. Près de 100 équipements E/R de cette première
génération furent construits.
La génération suivante (FHT 3600)
toujours équipée de triodes (1 ou 2 EC157) fut réalisée
en deux versions : une version RTF avec une fréquence intermédiaire
à 115 MHz (FHT 3608 et FHT 4008 pour couvrir les bandes 3,4/3,8 GHz
et 3,8/4,2 GHz) et une version export à 70 MHz de fréquence
intermédiaire (FHT 3678 et FHT 4078). La puissance d'émission
atteignait 8 watts avec deux EC 158 en parallèle dans l'étage
de sortie, ce qui permettait de réaliser des bonds allant jusqu'à
100 km. La première liaison installée en France avec ce matériel
fut Paris-Rennes en 1962 et à l'exportation furent équipées
la Finlande, la Pologne, la Yougoslavie, la Tunisie et l'Espagne. C'est avec
ce même matériel que TRT réalisa en 1964 la liaison Casablanca-Oujda
et que, grâce à la liaison Tanger-Grenade, le Maroc fut relié
en 1965 à l'EUROVISION. A cette époque TRT assurait la transmission
des programmes de télévision sans discontinuer de Lille à
Casablanca.
Fin 1965, 30 000 kilomètres de liaisons
hertziennes avaient été installées par TRT avec cette
famille de matériels et en 1972 cette longueur atteindra 60 000 kilomètres.
En 1958 l'apparition des liaisons transhorizon
par réflexion sur la troposphère, fit entrevoir à TRT
la possibilité de réaliser des liaisons téléphoniques
à 60 et 120 voies. Le groupe PHILIPS disposait alors de klystrons amplificateurs
de puissance (1 kW) à 900 MHz, les techniques de compression de fréquence
et de combineurs de diversité furent mises en oeuvre et une liaison
expérimentale fut installée en 1959 entre Paris (rue Boyer)
et Caen (Usine RTC), soit plus de 200 km. Les résultats furent satisfaisants
mais l'activité ne fut pas développée.
Par contre, l'expérience acquise sur Paris-Caen,
et surtout la possibilité pour TRT de disposer d'un klystron amplificateur
PHILIPS délivrant 500 watts à 5 GHz lui permit de résoudre
en 1960 un problème posé avec insistance par les autorités
de l'époque : alimenter Alger avec les programmes de télévision
de la métropole. A partir de Perpignan, grâce à un relais
aux Baléares et une liaison Baléares-Alger transhorizon (environ
300 km), TRT assura la retransmission à Alger de la revue du 14 Juillet
1960. Ce fut une première mondiale. A partir de cette date, les programmes
furent régulièrement retransmis entre la métropole et
Alger. Le matériel utilisait des paraboles de 6 mètres de diamètre
et fonctionnait en diversité quadruple.
LES MATÉRIELS TRANSISTORISÉS
La première équipe C.H. avait
été complétée par de nouveaux venus : Claude CARZAN,
Jean-Louis CHABERT, Yannik SCHIFRES, François PERRAULT, Daniel CAPOROSSI,
Pierre DALLOT... et avec eux de nouveaux matériels virent le jour.
Les transistors permettant de travailler en
S.H.F. ayant fait leur apparition, débuta vers 1966 l'étude
du premier matériel FH entièrement transistorisé : le
FHTT 3600 qui délivrait 250 à 300 mW dans la bande 3,4-3,8 GHz
(pour porter la puissance à 4 W, certains émetteurs furent équipés
d'une triode EC158). Ce matériel devait être fabriqué
à près de 700 exemplaires pour la RTF.
Pour l'exportation, vers 1967, une version dérivée
du FHTT 3600 fut réalisée sous la dénomination LHT 4
(entièrement transistorisé) et l'Algérie fut le principal
client. Une version téléphonique (LHP 4) permettait d'acheminer
600 voies ; la première liaison fut Saint-Gaudens - Luchon livrée
aux PTT en 1969 et par la suite ce matériel devait équiper entre
autres la Côte d'Ivoire (Abidjan-Man en 1970). Elle marquait l'entrée
de TRT parmi les fournisseurs de faisceaux hertziens des PTT, aboutissement
de nombreuses années d'efforts.
La concurrence à l'exportation étant
très vive, on entreprit de développer en 1969 l'ER4D pour la
transmission de 960 voies dans une version dérivée du LHT 4
mais comportant deux équipements par bâti et intégrant
également des voies de service, ce qui permettait d'abaisser le prix
de revient. Ce véritable "cheval de bataille" réalisé
à 1000 exemplaires fut livré aux PTT Français et a équipé
le Soudan et l'Egypte entre autres. La première liaison à 960
voies pour les PTT français fut Nice - Saint-Raphaël en 1972.
LES MATÉRIELS EN POTEAU DE 200
Dès 1971, une étude avait permis de
définir, à la demande de la RTF, le premier matériel
transistorisé à 8 GHz (FHTT 8000) (dont le développement
devait être repris en 1975 pour constituer le FHP 8000). Ce matériel
équipa en 1976 les liaisons Paris-Lille et Paris-Rouen, pour la transmission
de la 1 ère chaîne couleur.
Vers 1973/74 apparurent les premiers matériels
transistorisés à 7 et 8 GHz dont le RLT 7070, le RLT 8070 (livré
à la Suisse) et le RML 7003, ce dernier pour des liaisons téléphoniques
120/300 voies ou 2/8 Mbit/s. Ces matériels furent livrés au
Ministère de l'Intérieur, au SNA et au Mali. Ils étaient
tous réalisés en poteau de 200 mm, mode de construction très
répandu à partir de 1970.
L'étude d'une nouvelle gamme transistorisée
dans ce type de construction, la gamme SRL, débuta en 1972 avec le
SRL 6010, matériel 1 800 voies téléphoniques à
6 GHz avec lequel TRT abordait les grandes capacités téléphoniques,
suivi du SRL 6011 (6 W à 6 GHz) qui devait équiper le Brésil
(à partir de 1976), puis des SRL 6500 (1 W à 6GHz), SRL 6502
et SRL 6511.
La gamme fut complétée dans d'autres
bandes de fréquences par d'autres matériels. Ce furent : le
SRL 4075 en 4 GHz et en 8 GHz : le SRL 8002 (1 200 voies) vendu aux PTT, le
SRL 8003 (34 Mbit/s) livré à l'Arabie Saoudite et enfin le SRL
8011.
La première grande réalisation
avec cette famille de matériels fut le réseau PALAPA d'Indonésie
commencé en 1976 : il s'agissait d'effectuer le raccordement au réseau
Indonésien des stations terriennes desservies par le satellite PALAPA.
40 liaisons furent ainsi équipées du RLT 7070 ; elles marquèrent
l'implantation de TRT dans un pays où elle n'a cessé de travailler
depuis lors. Vinrent ensuite le réseau hertzien de Jordanie en 1983
(80 stations et 2 500 kilomètres de liaisons) et surtout à partir
de 1985 le réseau hertzien du Cameroun (120 stations et 4 000 kilomètres
de liaisons).
La première liaison à 1 800 voies livrée
aux PTT français fut Nantes-Limoges, mise en service en 1977.
LES MATERIELS EN POTEAU DE 120
Dès 1979, TRT s'est préoccupée
de moderniser ses matériels et c'est alors qu'apparurent les "Nouveaux
Faisceaux Hertziens", la gamme NFH, utilisant une mécanique en
poteaux de 120 mm.
Le premier matériel étudié fut
le NFH 4000 pour 1 800 voies téléphoniques ou une liaison TV
et 4 voies son ou encore un signal à 34 Mbit/s ; 3 émetteurs-récepteurs
à 4 GHz et leurs aiguillages prenaient place dans 2 colonnes de 120
mm. Suivirent le NFH 7500 à 7,5 GHz dans le même encombrement,
puis le NFH 6500 (6,5 GHz) et NFH 8000 (8 GHz) regroupant 2 émetteurs-récepteurs
par colonne de 120 mm.
Enfin spécialement pour TDF (FI = 115 MHz)
fut dérivé du NFH 4000 le FHC 3600 faisceau hertzien "compatible"
permettant d'acheminer un signal TV analogique ou numérique à
70 Mbit/s.
LES ÉQUIPEMENTS
NUMÉRIQUES
Le premier matériel spécialement destiné
à la transmission numérique fut le FLD 15, petit faisceau à
15 GHz transmettant des trames à 2 ou 8 Mbit/s et destiné aux
liaisons régionales PTT. Son étude débuta en 1971 au
Plessis. Plus de 1000 équipements furent livrés aux PTT.
Son successeur fut le XTN 15000 travaillant aussi
à 15 GHz et transmettant une trame à 34 Mbit/s, destiné
également aux PTT (étudié en 1980 à Brive).
Deux autres équipements furent également
étudiés à Brive au début des années 80
le DRL 1502 (2 Mbit/s à 1,5 GHz) construit en bâti 19" et
le DRL 2300 (34 Mbit/s à 2,5 GHz) construit en colonnes de 120 mm.
Plus récemment, en 1986, a démarré
l'étude d'un faisceau léger à 23 GHz (FTD23), avec une
puissance de 50 mW, il assure la transmission de 2 Mbit/s sur des distances
de 2 à 10 km.
Pour des capacités plus grandes, C.H. a développé
le STN 4000 (70 Mbit/s à 4 GHz) avec groupement de 3 E/R et filtres
dans 2 colonnes de 120 mm, et surtout à partir de 1982 les matériels
pour la transmission de 140 Mbit/s : le STN 36-140 (à 4 GHz), le STN
65-140 (à 6,5 GHz) et le STN 11-140 (à 11 GHz). Ces matériels
utilisent la modulation en quadrature MAQ16, avec une solution très
originale faisant l'objet d'un important brevet (Georges BONNEROT et Christophe
LEROUGE) pour l'égalisation automatique des signaux reçus même
en l'absence de porteuse reconstituée. Ce dispositif permit à
TRT d'avoir une longueur d'avance sur ses concurrents en Faisceaux 140 Mbit/s.
La première liaison de ce type 140 Mbit/s fut mise en service entre
Besançon et Berne pour le compte des PTT français et Suisses
en 1986, suivie peu après de Paris-Reims.
LES MATÉRIELS DE REPORTAGE OU D'INTERVENTION
L'ancêtre des matériels mobiles destinés
au reportage est le TV 3 étudié en 1954, ce matériel
utilisait un klystron 2K25 et fonctionnait à 9 Ghz. La première
liaison servit, à l'occasion de la foire de Marseille en 1954, à
relier le parc Chanot à l'émetteur de Marseille (Grande Etoile).
Son successeur fut le TV 11 (1962) utilisant également
un klystron à l'émission. Ces deux matériels comprenaient
un coffret SHF monté sur un trépied support de parabole (50
à 60 cm de diamètre) relié au matériel fixe du
car de reportage par un câble comportant plusieurs coaxiaux et de nombreux
fils d'alimentation et de contrôle.
La génération suivante vint en 1966/67
avec le FLR 7000, matériel transistorisé travaillant à
7 GHz utilisé entre autres par la RTF pour les Jeux Olympiques d'hiver
en 1968. Ce matériel était caractérisé entre autres
par ses facilités de mise en service et d'exploitation, un simple câble
coaxial assurant les liaisons entre le coffret HF et le coffret d'exploitation.
Ce fut le premier matériel mis sur le marché
qui libérait l'exploitant de l'énorme câble comportant
plusieurs coaxiaux et une bonne douzaine de fils et qu'il fallait traîner
sur les toits, sur les pylônes ou dans les escaliers. Son dérivé
FLP 7000 transmettait de 120 à 300 voies téléphoniques.
Il fut agréé par les PTT en 1969 et fut utilisé la même
année en secours ou pour les liaisons temporaires (tour de France à
Annemasse-Divonne les Bains). Plusieurs centaines de ces matériels
furent livrés. Le FLR 13000 (TV à 13 GHz), très voisin
du FLR 7000, connut un succès moindre (50 exemplaires).
En 1978 les PTT demandèrent à TRT d'étudier
un faisceau d'intervention. Ce fut le FLP 10, travaillant à 10,5 GHz
et monté dans un camion (avec tourets de câble et pylône
repliable supportant une antenne parabolique). Ce matériel pouvant
transmettre aussi bien le signal TV que 960 voies de téléphonie
analogique ou un signal numérique à 34 Mbit/s, a été
livré à plus de 500 exemplaires, aux PTT français mais
aussi à l'exportation (Allemagne, Hollande, Suisse...).
Dans le domaine des liaisons mobiles, on ne peut passer
sous silence la caméra HF (CHF 503). Etudiée par le LEP vers
1964 et adaptée au reportage par TRT avec son émetteur à
1 500 MHz alimenté par batterie, elle permettait une liaison sans fil
entre le reporter et le car de reportage. Elle marqua une évolution
décisive dans la technique du reportage de Télévision
en direct (particulièrement pour les courses cyclistes) et eut son
heure de gloire avec les Jeux Olympiques d'Hiver en 1968.
Il faut signaler enfin, le faisceau RTK 11 à
11 GHz destiné plus spécialement aux liaisons entre les studios
et les stations d'émission TV. Ce matériel était transistorisé,
à part l'oscillateur local et la source d'émission (klystron).
Il fut utilisé aussi pour les liaisons téléphoniques
à 120 voies et en particulier par la SNCF pour la liaison Sète-Béziers
(1964), puis par les PTT entre Bayonne et Artzamendi (1966). Sur Sète-Béziers,
TRT utilisa pour la première fois des réflecteurs passifs dos
à dos, au sommet d'une montagne, ce qui permettait d'éviter
une station intermédiaire.
Quant à la liaison Bayonne-Artzamendi, ce fut
la première liaison hertzienne réalisée pour les PTT
français et elle marqua l'entrée de TRT sur un marché
qui lui avait été jalousement interdit jusque là.
LES MATÉRIELS DIVERS
C.H. a du développer de 1954 à nos jours
un très grand nombre de matériels auxiliaires pour satisfaire
les besoins de la clientèle. Il s'agit principalement: des équipements
pour voie de service, des multiplexeurs, des aides à l'exploitation
et des systèmes de commutation automatique.
Parmi les voies de service autonomes, les matériels
les plus courants furent les VST 3600 et 4200 à 4 GHz supportant 3
voies téléphoniques (multiplexées), les VST 8000 (à
8 GHz).
Parmi les multiplexeurs de voies son, le MT
4 (4 voies) fut le plus répandu ainsi que le SVM 4 (4 voies son 30-15
000 Hz) modulant des sous-porteuses à 7 - 7,5 - 8 - 8,5 MHz, la voie
vidéo occupant la bande 25 Hz - 6 MHz. Le FIS 620 apparu vers 1982
permettait de multiplexer une voie vidéo à 6 MHz et un canal
son à 2 Mbit/s (6 voies) modulant une sous-porteuse à 7,5 MHz.
Pour l'exploitation des faisceaux hertziens numériques
(type STN) furent développés l'AEN 234 (2 x 34 Mbit/s) et l'AEN
140 (140 Mbit/s) assurant l'acheminement des voies de service et des signaux
d'exploitation ou d'alarme.
Il faut signaler enfin le récepteur réalisé
en 1975 pour capter les images du satellite Symphonie.
LES FAISCEAUX HERTZIENS MILITAIRES
L'expérience acquise par TRT sur les liaisons
troposphériques à 900 MHz (Paris-Caen) et surtout à 5
GHz (Paris-Alger) n'échappa pas aux militaires et lorsque, au début
des années 60, l'Armée de l'Air voulut réaliser son réseau
national (Réseau AIR 70) elle associa TRT à SAT (qui était
chef de file) et à THOMSON. Le matériel adopté était
un faisceau troposphérique à 5 GHz construit sous licence Américaine
(Westinghouse). Chaque société réalisait un tiers du
réseau (appelé Mercure), TRT, forte de son expérience
en installations, se chargea principalement des infrastructures (parfois avec
des paraboles de 12 mètres de diamètre) et des guides d'ondes.
Cette réalisation qui s'étala sur plus de 10 ans fut une des
plus belles de TRT. Elle débuta en 1962 par Dourdan-Tours.
A la fin des années 60, la SEFT lança
son programme d'équipement en faisceaux hertziens qui fut appelé
Faisceaux Hertziens Modulaires. Pour répondre à l'appel d'offres
TRT s'associa à CSF cependant que SAT s'alliait à THOMSON. Le
malheur voulut que, alors que le choix entre les deux consortiums n'était
pas encore fait, THOMSON prit le contrôle de CSF et TRT se retrouva
seule, avec cependant un lot de consolation pas du tout négligeable
puisqu'il représentait 10% des fabrications... qui durent encore en
1986.
LES COMPOSANTS - LES APPAREILS DE MESURES
La réalisation à TRT de "guides
d'ondes coudés" à courbure continue (remplaçant
les guides à plusieurs sections) permit d'améliorer de façon
très importante le taux d'ondes stationnaires des guides. TRT fut le
premier constructeur à adopter cette technique dès 1956.
L'utilisation avec quelques années d'avance
d'isolateurs à ferrite (uniline, invention PHILIPS) a permis la mise
en cascade sans difficultés des amplis hyperfréquences à
triodes.
Egalement dès 1956, TRT a pu réaliser
à partir d'études de base effectuées à Eindhoven
un wobbulateur hyperfréquence qui a permis d'étudier et de régler
de nombreux sous-ensembles très performants, nos concurrents ne disposant
pas d'appareil semblable.
Le réglage des équipements sur site
avait conduit à développer vers 1964/65 un analyseur de faisceau
hertzien à 115 MHz. Cet appareil n'avait pas d'équivalent sur
le marché à l'époque et n'est apparu que beaucoup plus
tard chez Hewlett-Packard ou Wandel et Goltermann.