Les radiocommunications étaient le domaine privilégié de TRT à sa naissance. La grande diversité de matériels réalisés s'explique en raison du type de clientèle : Armées (Air - Terre - Marine) - Radiodiffusion (France et colonies) - SNCF -EDF - Taxis - Pétroliers...

    Vers les armées 1950-1951 (période SIPL) s'achevaient les fabrications sous licence des copies des matériels américains SCR-694 (dit Poste Portable Universel - PPU) et SCR-508 (poste pour chars et véhicules), environ 400 appareils de chaque type furent construits à Paris. Puis vint, courant 1952, la notification d'un premier contrat off-shore pour la réalisation de 3 000 émetteurs-récepteurs portables AN-GR-C9. Ce contrat marquait pour TRT un grand départ et le passage de la fabrication quasi artisanale à la fabrication de série avec tous ses aléas. L'AN-GR-C9 mobilisa toutes les forces vives de TRT à Paris et il fallut même créer au sein de TRT un atelier de réalisation de condensateurs au papier noyés dans l'huile et enfermés dans des carters étanches (Atelier JUILLET).

    Les ventes d'AN-GR-C9 furent stimulées par la guerre d'Indochine, puis celle d'Algérie, les cadences de près de 650 appareils/mois obligeant de créer une usine à Rouen en 1956, Paris n'ayant plus la capacité voulue. Au total 50 000 AN-GR-C9 sortirent des chaînes de fabrication de TRT.

    L'AN-GR-C9 fut complété par un ampli 100 watts (QR-TA-1A), une alimentation batterie DY88 et une génératrice à mains.

    Le dynamisme avec lequel TRT s'acquitta de la réalisation des commandes d'AN-GR-C9 et sa maîtrise des problèmes techniques et industriels que cette fabrication posa furent très appréciés des clients militaires et TRT fut dès lors définitivement classée dans les tout premiers industriels français de l'électronique.

    Parallèlement à la fabrication des alimentations DY88, Brive entreprenait la fabrication d'émetteurs 1 kW POLYTYPES, ces matériels très rustiques (accord par self réglable, changement de fréquence par permutation d'armoires HF) furent réalisés à plus de 1 000 exemplaires tant pour les radiocommunications que pour la radiodiffusion (en Afrique surtout).

 

RADIO A


    En 1953, Radio A (Paul LE GUYON, Marcel SOUFFLET et Gaston SALMET) sortait un émetteur de 400 watts 2-24 MHz à 12 fréquences préréglées destiné à l'armée de l'Air pour des liaisons fixes ou mobiles (en shelter). Ce poste était remarquable par sa suspension sur berceau avec amortisseurs téléscopiques. Ce 400 W AIR fut un succès (600 exemplaires fabriqués dont 100 sont encore en service fin 1986 !). Un 300 watts pour la SEFT, pour liaisons fixes seulement, fut étudié simultanément avec les mêmes circuits, mais monté dans une armoire.

    La SEFT et l'armée de l'Air confièrent en 1956 à TRT (Radio A) l'étude d'un successeur du SCR-508 ; c'était un poste émetteur-récepteur pour véhicules ou chars, travaillant en FM dans la bande 24-70 MHz. Avec 25 W et 130 canaux préréglés à positionnement automatique, le FR 306 s'avéra être un excellent matériel puisqu'en 1964 on en dénombrait 600 exemplaires fabriqués, et 300 sont encore en service en 1986!

    Radio A (Emile DRAILY) devait en 1954 commencer à s'intéresser aux postes E/R mobiles destinés à des non professionnels. PHILIPS HILVERSUM avait développé à cette époque le MOBILOPHONE pour les radio-taxis. C'était un E/R 20 W travaillant en FM dans la bande 80 MHz. Emile DRAILLY devait en assurer la francisation, sous le nom de ZODION ce qui permit de livrer près de 1000 équipements dont les célèbres radio-taxis ALESIA 94-00...

    Une version un peu plus évoluée permit de créer dans une armoire 19" une station fixe de 50 W (FR 315) qui fut utilisée pour le réseau radio-mobile d'EDF vers 1961/62. Le MOBILOPHONE reconstruit en coffret étanche sous la dénomination RR 313 constituait le poste mobile de voiture, complété par un appel sélectif du type 7AE8026. Le dispositif couvrait les 6 régions de l'EDF (la France entière sauf le Massif Central) avec 85 stations fixes et un millier de mobiles, cette opération, très ambitieuse pour l'époque, fut un succès, mais n'eut malheureusement pas de suite et il fallut attendre une vingtaine d'années pour que TRT rentre à nouveau dans les grands réseaux de Radio Mobile.

    Une tentative de poste E/R 70-80 MHz portable et très léger fut faite avec le PORTOPHONE TPR 80 délivrant 750 mW avec une alimentation par piles ou batterie. Mais il ne fut réalisé que quelques prototypes.

    Radio A devait encore entreprendre trois études importantes : l'I.G.O., l'E/R 2-24 et l'E/R 20-70.
L'I.G.O. (Impulse Governed Oscillator) étudié en 1955 était un oscillateur à fréquence variable comportant un maître oscillateur à quartz à haute stabilité, des chaînes de diviseurs et un oscillateur variable d'interpolation asservi ; de la sorte il était possible de couvrir avec un I.G.O. une très grande plage de fréquences avec la stabilité d'un quartz. Initialement étudié en Hollande, l'I.G.O. TRT bénéficia de très nombreux perfectionnements technologiques que lui apportèrent Gaston SALMET et Marcel SOUFFLET pendant plusieurs années. L'I.G.O., de ce fait, a équipé de très nombreux émetteurs et récepteurs de TRT (au moins 1 000 exemplaires furent fabriqués); il n'avait pas d'équivalent dans les matériels concurrents.

    L'émetteur-récepteur E/R 2-24 de 150 W dont l'étude démarra en 1956 devait être un ensemble embarqué sur avion, muni d'un I.G.O. et procurant 22 000 canaux par pas de 1 kHz. Ce matériel (à tubes) que l'on disait appelé à un grand débouché n'a pas dépassé le stade du prototype, sans doute en raison de la complexité de son système automatique d'accord des circuits.

    Au début des années 60 démarra l'étude de l'émetteur-récepteur dit E/R 20-70 destiné aux véhicules ou aux chars. L'émetteur délivrait 15 W en modulation de fréquence dans la bande 20-70 MHz. Premier matériel transistorisé sauf l'ampli final, il fut l'objet d'une bataille acharnée ; après réalisation de quelques exemplaires, le choix des armées s'est porté pour des raisons politiques sur le poste émetteur-récepteur SEM 25 étudié en Allemagne, par un consortium sous la maîtrise d'oeuvre de Standard Electric Lorentz (SEL) ; TRT réalisa, à l'occasion de cette étude, une performance remarquable, qui lui valut, à la suite du choix, de fabriquer ce poste en séries importantes tant pour l'Allemagne que pour la France après que Marcel SOUFFLET et Wladimir FAMILIER eurent apporté de très appréciables modifications à la boîte d'antenne primitivement étudiée par TELEFUNKEN. Au total plus de 3 000 postes et 15 000 boîtes d'antennes furent fabriqués à partir de 1964 pendant une dizaine d'années.

 

RADIO B


   Créé en 1957 autour de Kléber GILABERT le labo Radio B devait se spécialiser dans les émetteurs-récepteurs à bande latérale unique. La plupart de ces matériels utilisaient une prémodulation à 250 kHz en raison de l'existence à cette fréquence des filtres BLU mécaniques de Collins, très fiables, de faible encombrement et convenant aussi bien à des matériels fixes que transportables.

    Le premier émetteur BLU étudié a été le FR 320 qui utilisait le même boîtier et la mécanique de l'AN-GR-C9. Ce matériel devait faire le bonheur des pétroliers du Sahara dans la période 1960-1964.

    L'émetteur-récepteur FR 309 et l'émetteur FR 311 de 150 watts présentés en armoire 19" sont caractéristiques des matériels de cette époque (1959-1964). Il en est de même de la station fixe de 40 watts FBU 340F qu'accompagnait la station mobile FBU 340M. Ce mobile ne comportait que 6 tubes utilisés, avec des commutations astucieuses, aussi bien pour l'émission que pour la réception, il était présenté dans un coffret de transport avec tous les organes de commande en face avant, plus de 1000 FBU 340 furent fabriqués. Les récepteurs de trafic (en armoire) pour BLU ou BLI du type FO 313 - FO 318 - FO 322 - FO 323 ont des caractéristiques très voisines, certains étaient munis d'I.G.O. (FO 313), les autres n'avaient que 3 fréquences préréglées destinées à leur trafic. Ces matériels permirent d'équiper, en plus des pétroliers du Sahara, un grand nombre de liaisons radiotéléphoniques des FIT d'Outremer en combinaison avec les armoires de liaison au réseau BEUCHER (voir domaine TRANSMISSION).

    Vers 1962 l'armée de l'Air et la Marine cherchèrent à s'équiper de matériels BLU transistorisés (à l'exception des étages de puissance) dans la gamme 1,6-24 MHz. C'est ainsi que l'on vit apparaître un matériel 1 kW BLU (émetteur et récepteur à accord automatique) comprenant l'émetteur RZ 335, le récepteur simple FO 335 (et le récepteur double FO 336 pour le fonctionnement en diversité F1-F6) et un standard de fréquences FE 365. L'ensemble était composé de 4 coffrets (Em, Rec, Standard de fréquence, Alim) transportables. Tous les circuits étaient à accord automatique, suivant directement l'affichage du standard de fréquences. Seule l'armée de l'Air s'intéressa à cette version (ER-SP-16). La Marine devait poursuivre l'étude et commander une version sous la dénomination TR-BM-7 réalisée dans une armoire unique, le premier équipement lui fut livré en 1964.

    Dans cette même lignée Radio B développait un 100 W BLU pour la Marine (ER-BM-3) ainsi qu'un 400 W BLU (ER-BM-108). La panoplie Marine TR-BM-7, ER-BM-3 et ER-BM-108 a équipé la plupart des bâtiments dès 1969 et en 1987 ces matériels n'ont pas encore de successeurs en vue malgré près de 20 années d'existence!

    Il faut également mentionner une étude intéressante menée par Radio B en collaboration avec le service d'études avancées de Jacques DAGUET et baptisée : BLU à niveau constant. C'était une application des théories de LICKLIDER et POLLAK qui avaient montré que malgré un écrêtage très important, la parole conservait son intelligibilité. L'application de ce procédé, à TRT, consista à écrêter "à mort" un signal de parole préalablement transposé en BLU autour de 100 kHz. Ce signal de parole transposé dans la bande 2-27 MHz était transmis par un ampli en classe C comme un vulgaire signal télégraphique. Plusieurs liaisons de ce type furent livrées, particulièrement à la Marine.

 

RADIO MILITAIRE


    Peu avant le déménagement de la rue Boyer vers le Plessis-Robinson, M. HUET procéda au regroupement des activités de Radio A et de Radio B pour former le service Radio M (militaire). Jean LARCHER fut placé à sa tête, Kléber GILABERT ayant pris en charge les brevets. Jean LARCHER se trouvait secondé par Yves VOURC'H et Michel LLOPIS pour les études et Pierre DALOU puis Jean-Claude PETIT pour le développement.

    Radio M devait poursuivre les études sur les E/R BLU Air et Marine, chacun demandant des perfectionnements, mais surtout dès 1967 devait concentrer son activité sur l'émetteur-récepteur VHF/UHF de bord ERA 7000. Ce poste ultra-moderne, avec ses canaux espacés de 25 kHz et ses 20 canaux préréglés devait sortir en séries importantes pour l'armée de l'Air (TR-AP-136) où il est encore en service. Il assure avec une puissance de 5 W des liaisons A2, A3 ou FI dans les bandes VHF (118-144 MHz) et UHF (225-400 MHz). Il est piloté à l'aide d'un synthétiseur de fréquences. Ce matériel, entièrement transistorisé, fait appel aux techniques les plus modernes de microélectronique, car son encombrement est particulièrement réduit (1/4 ATR) et il fonctionne de -45 à +90 degrés centigrades. TRT emporta la décision face à SOCRAT après une bataille acharnée et les premières fabrications débutèrent en 1972.

   Très rapidement en fut dérivé l'ERA 7200, UHF seulement, à 7 000 canaux (TR-AP-137). Un ampli de 25 W (ERA 7400) fut développé à Brive pour l'ERA 7000, mais la série en fut confiée à SOCRAT (AM-290). Une version UHF (ERA 7202) fut également dérivée pour l'Aéronavale (TR-AP-144). Ultérieurement des versions ERA 8000-8020 furent développées pour l'exportation, tandis qu'une version UHF à ampli 25 W (ERA-8250) était créée pour équiper les Mirages F1 (TR-AP-139). Vers 1983 deux nouvelles versions furent développées pour l'exportation : l'ERA 8700 (UHF) et l'ERA 8500 (V/UHF) cependant qu'une version universelle ERA 9000 (26-88 MHz ou 100-400 MHz AM/FM) à commande par microprocesseur ne dépassait pas le stade du prototype. Au total cette famille de postes fut fabriquée à plus de 7 000 exemplaires.

    La Marine, de son côté, s'intéressait à ce type de matériel, mais, pour équiper ses bâtiments, en modifiait la présentation. C'est ainsi que furent réalisés l'ERM 7000 matériel UHF pour la Marine française (TR-BM-8) et l'ERM 7800 pour la Marine hollandaise, puis ultérieurement l'ERM 8000 (TR-BM-10) et l'ERM 9000, dérivé de l'ERA 9000 (livré à partir de 1986).

     Dès les années 70 TRT fut affrontée aux problèmes de guerre électronique et en particulier à la protection des liaisons radio. Pour assurer des liaisons sol-air et air-sol quasiment imbrouillables, un dispositif de TELEAFFICHAGE fut mis au point, avec succès, au profit de l'Armée de l'Air. Par ailleurs plusieurs études avancées furent lancées pour investiguer les techniques d'étalement de spectre et d'agilité de fréquence. C'est cette dernière qui est à la base du système SICOP 500 réalisé en 1985 pour protéger les liaisons VUHF en utilisant des sauts de fréquence à des cadences élevées (plusieurs centaines par secondes). Pour le Nato, une étude avancée d'un modem H.F. permettant des liaisons à plus de 3 000 km a finalement été menée à bien par Jean-Pierre VAN UFFELEN.

    Les matériels BLU n'étaient pourtant pas abandonnés et après les prototypes du FBU 350, furent développés conjointement avec le labo de Brive pour la Marine le FBU 351 avec un émetteur 100 W et un récepteur RBU 351 avec synthétiseur au pas de 100 Hz, puis le FBU 354 avec un émetteur de 400 W.
Dans le domaine des équipements mobiles, il faut encore signaler l'E/R de patrouille profonde ERPP destiné aux éléments parachutés ainsi que les E/R RMS 80 (VHF transistorisé) et ERV 200, tous deux fournis à la Gendarmerie et au Ministère de l'Intérieur en quantités importantes ainsi que leurs dérivés ERM 100 et ERM 102 réalisés pour la Marine nationale.

   Mentionnons également la radio-balise NR-TM-6A et sa version plus moderne RBM 200 délivrant 15 W en A1-A2 dans la bande 200-1800 kHz et destinée au guidage des hélicoptères.

 

BRIVE


    Le labo de Brive avec Maurice VERGUET secondé par Pierre HENRY, Robert MICHAUDEL et Georges HOSPITAL a eu surtout pour vocation tout au moins dans les années 50 à 70 les matériels de radiodiffusion (émetteurs AM et FM, réémetteurs FM, émetteurs et réémetteurs TV), et les émetteurs pour la radionavigation.

    Pour la radiodiffusion en modulation d'amplitude un émetteur 4 kW (bande 1,5-24 MHz) et un émetteur 5 kW (0,5-1,6 MHz) de même présentation furent développés pour l'Afrique, ainsi que quatre émetteurs 25 kW (2-12 MHz) qui furent livrés à la France d'Outre-Mer et à Saïgon.
Pour la modulation de fréquence, une série de 12 émetteurs 2 kW fut livrée à la RTF, le premier étant installé à Strasbourg en 1954, ainsi que trois émetteurs 12 kW, le premier étant installé à Mulhouse en 1955. Les émetteurs de Bordeaux, Lille, Rouen, Nancy, Nuits-St-Georges et Pic du Midi seront ainsi équipés de ce matériel.

    La seconde génération d'émetteurs FM apparaît en 1963 avec un 50 W, un 500 W et un 3 kW.

    C'est vers 1964 qu'une série de réémetteurs transistorisés fut développée pour la radiodiffusion FM : un pilote-modulateur délivrant 1,5 W (7FG204) permettait de constituer un réémetteur FM de 1,5 W (7FR100) que l'on pouvait associer à un ampli transistorisé 10 W (7FV201) ou à un ampli transistorisé 50 W (7FV208), ou encore à un ampli 1 kW (7FV207) ou enfin à un ampli 2/3 kW (7FV205). En 1972 de nouvelles versions d'amplis entièrement transistorisés seront développées : 100 W (7FV209) -200 W (7FV210) -1 kW (7FV211), toujours pour les réémetteurs FM.

    Enfin une nouvelle génération de réémetteurs FM fut entreprise en 1978 : ce sont les 7FR202 (2 W) et les 7FR215 (15 W) avec possibilité de grouper 3 émetteurs dans la même armoire et de les multiplexer sur la même antenne.

     Pour la télévision, en 1963, TRT démarra l'étude d'un émetteur 500 Watts dont le premier exemplaire a été mis en service à St-Etienne en 1965. Puis en 1968 furent étudiés 3 réémetteurs : un 500 mW (TR-TV-0,5L), un 5 W (TR-TV-5L) et un 25 W (TR-TV-25L) qui seront livrés à près de 200 exemplaires à la RTF. Cette réalisation mérite une attention toute particulière car elle était basée sur un principe nouveau et assez audacieux : la modulation s'effectuait à bas niveau et la puissance de sortie était obtenue avec des amplificateurs linéaires jusqu'à 25 W ; le matériel était entièrement transistorisé.

    Dans le domaine de la radionavigation, à la demande de l'armée de l'Air, un amplificateur UHF de 5 kW (7RZ336) monté en shelter permettait d'assurer les liaisons avec les appareils en vol en environnement très perturbé, ou même de brouiller les liaisons adverses. En 1964 un amplificateur UHF de 12 kW fut livré pour le même usage.

    Ultérieurement (1966/67) le STNA commanda une série d'émetteurs VHF 2 kW (7RZ101) destiné aux liaisons sol-air.

    Il faut aussi signaler des développements particuliers qui donnèrent lieu à des réalisations marquantes :
        - ainsi, pour les PTT d'Outre-mer, Brive conçut en 1963 deux émetteurs 1 kW (A1-A3-F1)           appelés FZ327 et FZ335 travaillant dans la bande 2-24 MHz.
        - plus tard, en 1968/69, furent réalisés quelques exemplaires d'émetteurs 1 kW (ER-UM-2A) pour          équiper les sous-marins S.N.L.E., ces émetteurs dérivaient du TR-BM-7 mais possédaient un          dispositif détecteur de houle pour autoriser l'émission seulement quand l'antenne était hors d'eau.
        - enfin dans les années 70 Brive a participé à l'équipement du réseau d'appel EURO-SIGNAL en          livrant les émetteurs 2 kW (RS75D) de ce réseau dérivés du 7RZ101 de 1966/67 du STNA.

 

LA RADIO MOBILE


    Les premiers matériels de radio mobile avaient été étudiés par Radio A dans les années 54/60 et deux importantes réalisations avaient vu le jour : le réseau d'appel taxi et surtout le réseau EDF.

    Par la suite, en 1972, un émetteur/récepteur pour station fixe 35 W (RFC 103) à 450 MHz et pour station mobile 5 W (RMCS 209) fut étudié à Brive. Ces matériels ont équipé la SNCF (Chambéry-Modane puis les rames du sud-ouest en 1977), les chemins de fer espagnols et la ligne MIFERMA en Mauritanie. Plus tard, TRT équipa les premières rames du TGV en liaisons mobiles.

    Mais cette activité demeurait marginale et ce n'est qu'autour des années 80 que TRT reprit conscience de l'importance qu'allaient prendre les réseaux civils de radiotéléphonie mobile. Elle décida alors de revenir activement dans ce domaine qu'elle avait mis en veilleuse au début des années 60 et répondit à l'appel d'offres d'EDF pour son nouveau réseau national de radiotéléphonie appelé RAMAGE. TRT fut retenue et entreprit cette étude en 1983. Elle aboutit en 1985 à un réseau expérimental installé en Normandie, qui permit de mettre au point le logiciel extrêmement complexe du réseau (plus de 200 000 instructions). 2 000 mobiles furent réalisés (RM550),ils étaient dérivés d'un poste étudié par PHILIPS AUSTRALIE le P900.

    L'expérience acquise, chèrement, sur RAMAGE, permit à TRT de s'affirmer dans PHILIPS comme le champion des réseaux à ressources partagées (Trunking Networks) et TRT se vit, en 1986, confier la réalisation en Angleterre du réseau BAND III destiné à interconnecter environ 60 000 abonnés.

 

LES REALISATIONS PARTICULIERES


    Les travaux démarrés en 1967 par Gaston SALMET et Jacques DAGUET sur le TIRASA, méritent une mention particulière. Il s'agissait d'un système de radiotéléphonie à recherche aléatoire de sélection d'appels, comparable au RADAS américain (seul l'abonné ayant la clé de décodage pouvait rentrer en communication), malheureusement ces travaux ne dépassèrent pas le stade des maquettes de faisabilité tout comme le STAMM de LMT (seul le LIRSAC de CIT devait être retenu pour le réseau RITA). Objet de plusieurs brevets, ce système était sans doute trop avancé pour son époque, mais on peut voir en lui l'ancêtre des réseaux mobiles automatiques de téléphonie.

    Pour les liaisons radiotélégraphiques, sur une idée d'Henri GRANDJOUAN, SNS réalisa un modulateur FM à grand indice de modulation (bande de 3 000 Hz pour une modulation à 50 bauds) ce qui permettait de s'affranchir du fading sélectif et de travailler avec un rapport S/B très faible (voir fiche MODEM-LIN). Cette même idée devait être reprise quelques années plus tard pour le modem auto-adaptatif MDM 12/24 à 1 200/2 400 bit/s pour la Marine.

    Enfin il faut noter :
        - la contribution de TRT aux réseaux MARSAT et INMARSAT avec la station TSM 80 permettant          aux navires et aux stations pétrolières off-shore de communiquer avec les stations terrestres,
        - la participation de TRT au programme SAWARI d'équipement d'un certain nombres de bâtiments          de la Marine Saoudienne.