En créant en Octobre 1952 le service Signalisation avec à sa tête Cyprien RAYMOND, secondé par Marcel RASTELLO, M. HUET visait les activités de signalisation (supervision, télécommande) mais aussi les activités de commutation téléphonique.

 

LA COMMUTATION TELEPHONIQUE


    Le premier matériel étudié fut un standard téléphonique manuel destiné à l'Armée avec suppression du câblage général par montage des circuits de ligne derrière les réglettes de jacks, 20 à 25 exemplaires furent réalisés.

    Suivit l'auto-commutateur "2-2-10", petit standard pour 2 lignes réseau et 10 lignes privées se présentant sous forme d'une table opérateur équipée de dicordes autonomes complets, cette réalisation utilisant à cette époque le plus petit nombre de relais par ligne, intéressa la Marine et l'E.C.M.T. qui en commandèrent 30 ou 40 exemplaires, dont certains sont encore en service en 1986.

    Puis, à part l'assistance à la fabrication du relais T51 qui devait équiper nombre d'équipements TRT et jusqu'à des flippers (!) (plus de 300 000 relais ont été fabriqués à TRT), il n'est plus question de commutation jusqu'en 1977. Cette année là, TRT répondit à l'appel d'offres pour l'étude d'un autocommutateur temporel extensible à 8 000 lignes. Cette étude menée par TRT conjointement avec TIT et MATRA aboutit au prototype SX8 qui fut recette et expérimenté au CNET à Lannion en 1981. Malgré les excellentes performances de ce matériel, les PTT ne donnèrent pas suite à ce type d'autocommutateur et l'équipe mise en place sous la conduite de Pierre AMIOT et Jacques CATY fut répartie entre COMPAC et le SNTI.

    Le SX8 fut donc un échec sur le plan commercial, mais par contre l'effort considérable qui fut fourni à cette occasion permit à TRT de franchir une étape de plus dans la maîtrise des techniques temporelles et de pouvoir ainsi aborder avec succès la téléphonie rurale. De plus, dans le SX8, TRT avait la responsabilité complète du logiciel (environ 400 000 instructions) et dut donc mettre en place une équipe importante qui, sous la direction de Jacques CATY, se tira très bien d'affaire. C'est cette même équipe qui réalisa plus tard les logiciels de COMPAC, de SAPHIR et du SNTI, entre autres.

    A propos du SX8, il faut aussi noter l'étude d'un joncteur intégré (SLIC) entreprise par Gilbert FERRIEU et Etienne OSMOND qui aboutira à la livraison de quelques échantillons fournis par Harris USA. Les brevets de Gilbert FERRIEU sur le SLIC sont très pertinents et antériorisent les brevets connus à ce jour.
    Pour être complet il convient de signaler que le labo de Lannion avait étudié en 1975, à la demande de la DRET, un petit autocommutateur (UMRA) destiné à raccorder des postes analogiques ou numériques. Quelques prototypes furent réalisés et pour son propre usage Lannion en adapta un à son réseau en y ajoutant les services de renvoi d'appel automatique après 20" de sonnerie ou d'aiguillage vers une adresse choisie... La SEPT commanda même quelques exemplaires de l'UMRA adapté au raccordement des postes mobiles des réseaux LIRSAC puis RITA (projet SATAN).

    A noter aussi que Lannion avait réalisé en 1975 un brasseur de voies numériques sur marché d'études des PTT (BVN 60).

 

LES POSTES TELEPHONIQUES


     En 1971 une tentative fut faite de développement de postes à clavier et Michel STEIN et Alain BELFILS réalisèrent une dizaine d'exemplaires d'un poste à clavier équipé d'un circuit intégré PYE-TMC commandant le relais de coupure de boucle.

    En 1979 tous les constructeurs français se lancent dans la compétition pour un nouveau poste téléphonique électronique (T83). TRT s'allie avec une PME savoyarde (HPF) et une équipe animée par Gilbert FERRIEU et Emmanuel LEFORT définit plusieurs appareils répondant aux 3 ou 4 options demandées par les PTT. Plusieurs brevets sont pris à cette occasion tant pour le passage 2/4 fils que pour les dispositifs anti-Larsen du poste dit "mains-libres". Une société s'est même chargée du "design" du poste. Devant les changements de cap successifs des PTT et le prix de revient élevé de l'appareil et surtout les changements intervenus dans la politique industrielle de l'Administration, TRT décide d'abandonner ce créneau qui sera repris plus tard par la Radiotechnique.

 

LES MATERIEL DIVERS


Deux appareils sont encore significatifs de ce domaine : GASTON et le composeur CA 380.
GASTON étudié à Lannion par René TANGUY sous la direction de Maurice LE DOHR est un répondeur automatique destiné à communiquer au demandeur le nouveau numéro d'un "abonné dénuméroté". Muni d'un générateur statique d'annonces de plus de 30 secondes utilisant des codeurs numériques Delta et supprimant ainsi tout dispositif tournant à bande magnétique, ce système modulaire d'une capacité de 80 à 1 000 abonnés a connu un très gros succès (plus de 200 équipements pour 40 000 abonnés).


Le composeur automatique CA 380 fut étudié dans la foulée du poste T83. Les numéros de 124 abonnés (extension possible à 380) étaient mis en mémoire de façon numérique et par simple composition du nom du demandé (ou partie du nom) l'appel était émis. Une présérie de 50 appareils permit d'équiper les principaux bureaux de TRT.

 

LES TERMINAUX


    Dès le début de la télématique TRT considéra qu'il était important de s'intéresser aux terminaux. C'est ainsi qu'en 1979 elle démarra, conjointement avec la Radiotechnique, l'étude du terminal annuaire qui devait devenir le MINITEL. Une première commande de 1 000 terminaux fut prise en 1980, suivie d'une commande de cent mille MINITEL de série qui furent livrés en 1983. Hélas, pour TRT, les fabrications suivantes furent entièrement réalisées par la RADIOTECHNIQUE.