Seuls sont examinés dans ce chapitre les matériels de transmission par fil de type téléphonique, les matériels de transmission radio étant traités dans les domaines RADIOCOMMUNICATIONS ou FAISCEAUX HERTZIENS et les matériels de transmission de données ou de télégraphie étant traités dans le domaine TRANSMISSION DE DONNÉES.
LES SYSTEMES A COURANTS PORTEURS POUR LIGNES AERIENNES
L'activité primordiale de TRT en transmission
fut, à l'origine, les systèmes à courants porteurs sur
lignes aériennes, à tubes d'abord, transistorisés par
la suite. L'étude de TRT sur l'utilisation des circuits fantômes
des lignes aériennes contribua beaucoup au développement de
ces systèmes.
Cependant le déclin progressif des lignes aériennes
entraîna, vers 1964, l'arrêt des études correspondantes,
mise à part une tentative de relance en 1968 avec la ligne TLB équipée
d'un système 48 voies.
La concurrence internationale très serrée
dans ce domaine a obligé TRT à être toujours en pointe
et à se battre tant techniquement que commercialement pour l'emporter.
C'est ainsi que TRT dans les années 52/68 a pu équiper en systèmes
à courants porteurs la majeure partie de l'Afrique francophone, la
Finlande, la Norvège, l'Iran, la Turquie, le Vénézuela
et, en France, la SNCF puis finalement des liaisons régionales PTT.
Les principaux matériels étudiés
furent tout d'abord le FTR 31000 (12 voies) dérivé du STR 7
de PHILIPS dont il reprenait les voies et une partie de l'alimentation à
courants porteurs, les organes spécifiques ayant été
étudiés à TRT : ampli d'émission, ampli de réception,
filtres d'aiguillage, régulateur de groupe, générateur
de pilote et filtres de pilotes... Ce matériel servit à équiper
la Turquie, entre autres, dans les années 56/57.
Le FTR 133 (3 voies sur lignes aériennes) fut
le premier matériel à courants porteurs entièrement conçu
et développé à TRT. Il utilisait un seul type de tube
(E83F) à part l'ampli d'émission et faisait appel à la
construction en boîtiers "conclave" de PHILIPS. Réalisé
en 2 versions successives (appel dans la bande, puis appel hors-bande) ce
matériel fut pendant les années 54/62 un cheval de bataille.
La première liaison entre Brazzaville et Point-Noire (plus de 500 km
sans répéteur) en Octobre 1954 fut un succès confirmé
par la suivante : Tananarive-Fianarantsoa en Novembre 54 (400 km). C'est un
événement qui se répétera 350 fois pour ce matériel,
en 1957 il sera installé en Iran, Finlande, Norvège, Grèce,
Soudan, Congo Belge et Venezuela.
La gamme fut complétée par le 12 voies
FTR 135, réalisé également en boîtiers "conclave"
: même succès, même clientèle pour ce matériel
moderne et fiable. Comme pour le 3 voies, un seul tube (E83F) hormis l'ampli
d'émission.
En 1961, l'expérience que le labo CP venait
d'acquérir sur les transistors avec l'étude des 4 et 12 voies
militaires, permit de proposer un matériel transistorisé très
original : le 7TR001, Courant Porteur à 10 Voies Indépendantes
(dit CPVI ou parfois STACKABLE). Très rustique comme conception, ce
matériel transmettait une bande latérale unique et le porteur,
de sorte qu'en réception on pouvait, sans oscillateur local, se contenter
d'une détection (parabolique) et que l'on assurait à la fois
la régulation de l'équivalent (par un simple CAV) et la signalisation
(par déplacement du porteur). Le plan de fréquences permettait
d'être compatible avec des 3 voies ou des 12 voies sur la même
paire. Chaque extrémité comprenait 2 boîtiers "conclaves",
l'un pour l'émission, l'autre pour la réception. Développé
pour répondre à un appel d'offres de 3 000 voies pour les PTT
finlandais, ce matériel fut mis en service en Finlande en Mars 1963.
Très facile à mettre en oeuvre et à dépanner,
il devait connaître un très grand succès à l'export,
aux USA en particulier (1964), et même en France avec la SNCF et surtout
les PTT qui achetèrent plus de 15 000 voies pour les dessertes régionales.
Normalisé par le CCITT dans son plan de fréquences et dans ses
caractéristiques essentielles, ce système ne vit apparaître
de concurrence que vers 1968 avec un matériel ITT fabriqué en
Espagne, mais qui ne semble pas avoir connu le même succès.
En 1963 et 1965 apparurent le 3 voies 7TR003
utilisant la mécanique du matériel militaire et le 12 voies
7TR012 en boîtiers "conclave", deux équipements transistorisés.
Le 3 voies connut une carrière assez courte, par contre le 12 voies
fut utilisé par la SNCF et à l'étranger, les PTT s'y
intéressèrent aussi pour des dessertes régionales, étant
donné la pénurie de circuits dans les années 65/70. Le
répéteur transistorisé 7TR011 permit d'utiliser le 12
voies sur des sections longues sans énergie le long de la route. En
effet, ce répéteur à gain fixe, avec un seul ampli transistorisé
classe AB pour les 2 sens de transmission qui ne "consommait" d'énergie,
que pendant les périodes actives de la conversation, avait une consommation
réduite et était alimenté par piles assurant une année
de fonctionnement, un tel répéteur était vraiment original
et ne semble pas avoir eu de concurrent.
En France et dans les anciennes colonies françaises,
le support aérien utilisé était le groupe LORRAIN qui
présentait des "pointes d'affaiblissement" à certaines
fréquences et interdisait l'utilisation de certaines voies. Grâce
aux études d'Alexandre TARASSOFF et Claude RIBEYRE, qui montrèrent
les caractéristiques très intéressantes en transmission
du fantôme LORRAIN (croissance régulière de l'affaiblissement
jusque vers 150 kHz sans pointe d'affaiblissement), il fut possible d'installer
les 3 voies, 12 voies et CPVI sur la plupart des artères existantes,
alors que les "paires réelles" ne permettaient de supporter
que des 3 voies.
Devant les difficultés d'accroître la capacité des lignes
aériennes (3 ou 4 systèmes 3 et 12 voies dans les cas les plus
favorables), TRT s'est intéressé en 1968 à une ligne
bifilaire étudiée par un ingénieur du CNET (M. LAMAIDA)
et en a industrialisé les principaux éléments (isolateurs,
croisements, etc...). Cette ligne baptisée T.L.B. (Très Large
Bande) avait une transmission régulière jusque vers 1300 kHz.
Elle ouvrait la voie à des transmissions par courants porteurs jusqu'à
120 voies. Aussi TRT a-t-il développé pour l'équiper
le système 7TR048 (à 48 voies) travaillant en 2 fils, (des systèmes
à plus de 12 voies existaient mais travaillaient tous en 4 fils). La
ligne (composée de deux fils bimétal isolés distants
de 5 centimètres et croisés tous les 15 mètres) permettait
des pas d'amplification de 25 à 30 km avec téléalimentation
des répéteurs. La concurrence des faisceaux hertziens transistorisés
à faible consommation avec alimentation par batterie solaire fit que
le 7TR048 ne connut qu'une carrière éphémère (une
seule liaison installée en Côte d'Ivoire : Abidjan - Grand Bassan).
A tous ces matériels sont rattachés
les noms de l'équipe "Courants Porteurs" d'Alexandre TARASSOFF
: Raymond GUIRIMAND, Michel COIRON, Henri DELUGEAU, Jean DUCAMUS, Pierre MOREL,
Pierre MARTIN, Jean GAILLARD, Pierre NAEGELS, Paul CANIQUIT, Claude RIBEYRE,...
La suite logique fut l'étude dès 1966
par Jacques DAGUET et Claude GAQUERE des systèmes numériques
Delta et MIC où TRT a joué un très grand rôle.
LES SYSTEMES NUMERIQUES
Ce fut d'abord par le développement du premier
matériel 60 voies à codage Delta (PHILIPS et TELEFUNKEN ne s'y
intéresseront que beaucoup plus tard et pour des réalisations
militaires seulement). Les voies étaient échantillonnées
à 32 kHz et on disposait donc d'une capacité double de celle
du système MIC à 2 Mbit/s en cours de normalisation. La qualité
était pourtant très voisine, à l'exception de la transmission
de données à 2400 bit/s. Les PTT, malgré leurs réticences
initiales, ont fini par reconnaître le bien-fondé de ce matériel
et après l'expérience Poitiers-Neuville de 1968, commandèrent
près de 100 liaisons régionales à 48 ou 60 voies et environ
1 300 répéteurs. Beau succès pour un matériel
unique en son genre et non normalisé.
Par la suite, les PTT préconisant la normalisation
du MIC à 2 Mbit/s, TRT aborda en 1968 le problème avec une solution
d'avant-garde : le codage voie par voie qui, en plus de l'autonomie des voies,
limitait les problèmes de diaphonie. Ainsi naquit le MIC-TNO qui fut
agréé en 1973 par les PTT. Ils en commandèrent plus de
200 000 voies et près de 50 000 répéteurs, après
de nombreuses discussions et suite aux excellents résultats des liaisons
expérimentales. TRT était enfin reconnue officiellement par
les PTT comme fournisseur des multiplex numériques MIC.
Les PTT décidèrent de développer
en 1974 un matériel MIC de 2ème génération; cette
fois TRT ne fut pas tenue à l'écart et Kim DUONG et Gérard
CHARLET participèrent activement aux études menées dans
ce sens avec CIT, SAT et LTT. Le résultat fut le TMN 131 (équipement
de voies MIC) et TMN 141 (équipement de ligne MIC à 2 Mbit/s)
; ces matériels furent fabriqués en très grande série
jusque vers 1985.
Toujours dans le domaine MIC, il faut souligner l'étude
en 1980 du codage MIC différentiel menée par Maurice BELLANGER
et Jean-Louis JEANDOT qui permit de regrouper 2 trames MIC 30 voies sur une
trame à 2 Mbit/s transmettant normalement 30 voies ; la capacité
de transmission d'une artère se trouve ainsi doublée. Là
encore TRT fut à la pointe de la technique mais malgré la simplicité
de la mise en oeuvre de l'algorithme de TRT, le CCITT finit en 1984 par adopter
la solution préconisée par BELL, ce qui obligea TRT à
développer une nouvelle génération de MIC différentiel
adaptatif.
LES COURANTS PORTEURS MILITAIRES
En 1956 la SEFT consulta TRT et CIT pour lui fournir
des maquettes puis des prototypes de matériel 4 et 12 voies à
courants porteurs transistorisés. Malgré la difficulté
du sujet (les seuls transistors existant à cette époque étaient
destinés aux radio-récepteurs grand public et on ignorait leur
comportement aux basses températures, les condensateurs au polystyrène
dont le coefficient de température est inverse de celui des ferrites
n'avaient jamais non plus travaillé dans des gammes étendues
de température) les deux sociétés présentèrent
en 1958 leurs prototypes et, devant l'impossibilité de désigner
un vainqueur, la SEFT leur demanda de s'associer pour cette réalisation.
Ce fut l'origine d'une collaboration très fructueuse entre les deux
sociétés qui avaient désigné Raymond GUIRIMAND
(TRT) et Raymond HONO (CIT) pour suivre ces réalisations, TRT étant
maître d'oeuvre.
Ainsi virent le jour un 4 voies (QF-TC-3) dans un
coffret unique, un 12 voies (QF-TC-8) en 2 coffrets, un 24 voies (QF-TC-9)
en 3 coffrets. Destinés à travailler sur câble à
quarte, ces matériels furent utilisés surtout sur faisceaux
hertziens. Mais le fonctionnement exigé de ces équipements entre
-55°C et + 65°C obligea les 2 constructeurs à faire des pressions
considérables sur les fournisseurs de composants et cette attitude
fut très bénéfique, malgré les sommes engagées
pour la mise au point et les essais de qualification. Ces matériels
furent réalisés en très grande série (1 200 coffrets
4 voies, plus de 250 équipements à 12 voies et autant à
24 voies) jusque vers 1975.
Une licence de fabrication fut accordée en
1964 à Marconi en Italie. Ce n'est que vers 1967 qu'apparaîtront
très discrètement les premiers matériels concurrents
en Norvège et au Canada.
Un multiplexeur (QF-TC-17) compléta cette gamme, il permettait le regroupement
de 6 systèmes 4 voies et d'un système 12 voies.
LES MATERIELS SOTELEC
L'entrée de TRT à SOTELEC en 1961 lui
a permis de devenir fournisseur des PTT (attribution d'un quota annuel passant
de 4 à 6 puis 7% des commandes) et de participer avec CIT, SAT et LTT
à l'étude des nouveaux matériels pour cette administration.
TRT a été orientée plus spécialement vers les
matériels BF : répéteurs à impédance négative,
répéteurs-dédoubleurs, amplis universels, correcteurs
de distorsions du temps de propagation, translateurs, les quantités
livrées se chiffrent par plusieurs dizaines de mille pour certains
d'entre eux (voir le fichier).
De telles séries eurent une incitation très
forte sur l'automatisation des fabrications et des contrôles dans les
usines de production.
Un certain nombre d'études pour les PTT furent
également menées mais ne dépassèrent pas le niveau
du prototype ou de la petite série (par exemple le groupe de 12 voies
60 B, le groupe de 12 voies 80, le brasseur de voies numériques BVN160).
Par contre TRT avait senti dès 1970 la nécessité d'interconnecter
un jour les réseaux analogiques et les réseaux numériques
et entrepris l'étude d'un "transmultiplexeur" qui transposait
un groupe de 60 voies analogiques en deux groupes de 30 voies numériques
(MIC) et réciproquement, sans revenir aux fréquences vocales.
Les études furent menées par Jacques DAGUET et Maurice BELLANGER
et durèrent de longues années car les PTT, mettant parfois en
doute le bien-fondé de ces études, hésitèrent
longuement avant de se décider à passer commande, les considérations
économiques montrèrent finalement un avantage en faveur du transmultiplexeur,
qui venait d'être industrialisé par Georges BONNEROT et Michel
COUDREUSE et près de 600 équipements TMX262 furent livrés
en France et à l'étranger. De nombreux brevets furent pris à
cette occasion et deux constructeurs au moins (un américain et un japonais)
n'hésitèrent pas à les copier.
LE RACCORDEMENT DES ABONNES
En 1969 commencèrent sous la direction
de Gilbert FERRIEU deux études originales pour le raccordement des
abonnés : un système à modulation Delta permettant de
raccorder 12 abonnés sur 2 paires (DLT12) et un système à
courants porteurs simplifié pour 4 abonnés utilisant 1 paire
(7TR004). Le but de l'étude du DLT 12 était l'économie
des paires de cuivre raccordant les abonnés au central. En regroupant
à l'aide d'un multiplex 12 abonnés, on pouvait se contenter
de 2 paires. L'utilisation de la modulation DELTA (dont un codeur intégré
avait été mis au point) permettait une réalisation simple
de l'équipement conçu pour des distances de 2 à 5 km.
La question prix de revient étant primordiale (il suffisait de comparer
l'économie réalisée sur le cuivre et le prix du matériel
installé) un effort considérable de développement et
d'industrialisation avait été effectué. Des liaisons
expérimentales avaient été faites dans la région
d'Auxerre, mais, malgré leur succès, les PTT jugèrent
prématurée l'introduction d'un tel système dans le réseau,
la compétence des agents locaux étant jugée trop faible
pour les interventions sur le matériel. Cinq ans plus tard la décision
aurait pu être différente, sans le support d'une "vitrine"
en France, l'exportation était très compromise. C'est à
regret que tous les techniciens durent abandonner cette très belle
réalisation.
LES SYSTEMES EN BOUCLE
Sous l'impulsion de Jacques DAGUET, TRT a commencé
à s'intéresser aux systèmes de transmission en boucle
dès 1970 en visant plus particulièrement les communications
d'entreprise. Cependant ce fut la Marine qui en vit tout d'abord l'intérêt
pour la sécurité et la simplification des transmissions sur
ses navires. C'est ainsi que naquit le SLI (Système de Liaison Intégré)
devenu le SNTI (Système Numérique de Transmission Intégré)
à 60 puis 120 et 240 canaux étudié, développé
et mis au point par Guy DAVID et son équipe (Bernard PANDO, Jean-Claude
GRIMA). Le système emploie deux boucles (l'une en secours de l'autre)
avec des possibilités multiples de reconfiguration utilisant les deux
chemins au mieux, au fur et à mesure de la destruction de tel ou tel
maillon du chemin. Sur ces boucles circule un multiplex numérique distribuant
les messages sur les stations desservant les abonnés réparties
le long des boucles. Le SNTI équipe plusieurs bâtiments de la
Marine nationale, les chasseurs de mine en particulier, et a été
livré à la Chine et aux U.S.A.. Finalement TRT sera retenue
pour l'équipement du PAN (Porte Avion Nucléaire) avec un système
appartenant à cette famille.
La SEFT s'intéressa aussi aux liaisons en boucle
et commanda à TRT un prototype d'un système interconnectant
les diverses unités de calcul d'un PC opérationnel (DISCOUR).
LES MATERIELS DIVERS
Parmi divers autres matériels étudiés,
on peut encore citer le dispositif de liaison au réseau BEUCHER (1955)
où le passage émission/réception était assuré
par un relais télégraphique ; de même les dispositifs
multiplexeur de 3 à 6 voies 7TR015 et 7TR016 destinés à
fournir des voies de service à des faisceaux hertziens.
Parmi les équipements récents on trouve
un multiplexeur pour 16 canaux à 2 Mbit/s (le TMN234), un multiplexeur
numérique de voies son (MVS260) étudié pour TDF et surtout
un annuleur d'écho numérique pour les liaisons par satellite
(CEN231). Ce matériel, basé sur des idées originales
de TRT, permet d'annuler le signal d'écho perturbateur qui existe du
fait des imperfections des lignes de transmission en le compensant exactement
à tout moment. Ses performances le placent en tête de tous ses
concurrents.
LA DISTRIBUTION
Une étude entreprise en 1980 à Lannion
(Maurice LE DORH et Henri BADOUAL) pour la partie commutation et à
Brive (Gérard FLOURY) pour la partie radio aboutit à l'IRT 1500,
système de téléphonie numérique permettant de
desservir par voie radio jusqu'à 128 abonnés dispersés
grâce à 10 canaux alloués aux abonnés suivant la
technique A.M.R.T. (Accès Multiple à Répartition du Temps).
Chaque abonné ne reçoit et n'émet que pendant l'intervalle
de temps qui lui est alloué. La consommation des stations relais est
très faible et permet leur alimentation par des cellules solaires.
Les premières installations ont été mises en service
en 1982 et, depuis, une trentaine de pays ont mis en place des IRT 1500, système
resté unique en son genre au plan mondial jusqu'en 1985. Fin 1986,
1500 stations avaient été livrées. Ce matériel
sera suivi en 1988 de l'IRT 2000 qui permettra de desservir 480 abonnés
par 30 canaux suivant un principe identique.
LES ÉTUDES AVANCÉES
Dans le domaine des études avancées,
les travaux accomplis par Jacques DAGUET et son équipe (Claude GAQUERE,
Pierre LAMOINE) de 1957 à 1962 sur la réduction de la bande
pour transmettre la parole firent autorité jusqu'aux Etats-Unis. De
très nombreuses solutions furent examinées et le dernier procédé
expérimenté permettait de transmettre 4 voies dans 4 kHz. Chaque
voie était divisée en 3 bandes :
- la bande 300-800 Hz ne subissait
aucun traitement,
-la bande 800-2 000 Hz subissait
une compression d'amplitude de l'ordre de 8, tandis qu'une division
de fréquence par 8 permettait de ramener la largeur de bande de transmission
à 150 Hz,
- la bande 2 000-3 200 Hz
subissait le même sort que la bande 800-2 000 Hz.
De la sorte il était possible de récolter
le formant 1 de la bande 800-2 000 et le formant 2 de la bande 2 000-3 200
et de transmettre la bande 300-800 et les 2 formants dans un canal de 500
+ 150 + 150 = 800 Hz. Avec la "garde" nécessaire en extrémité
de bande pour les filtres, il a été effectivement possible de
réaliser un multiplex à 4 voies transmis dans un canal de 4
kHz avec un taux d'intelligibilité très acceptable. L'inconvénient
majeur du système résidait dans son instabilité : en
effet, à la réception il fallait procéder à une
extension par 8 pour compenser la compression par 8 d'émission et la
moindre distorsion dans la ligne de transmission se trouvait multipliée
par 8, ce qui entraînait la nécessité de corriger la ligne
et de réguler le niveau à mieux que ±0,1 dB, compte tenu
de toutes les variations (température, vieillissement, etc...). Néanmoins,
en 1962, cette réalisation en technique analogique ne manquait pas
d'intérêt.
LES FIBRES OPTIQUES
En 1978 TRT décida de se lancer dans les transmissions
par fibres optiques. Plusieurs matériels furent étudiés
pour la Télévision (TOSCA TV11 et TV21) et pour 34 Mbit/s (TOSCA
TN34). Parmi les réalisations il y eut :
-la
communauté urbaine de Lille,
- la liaison Cognac-Jay
-
Tour Eiffel pour TDF,
- et surtout l'équipement
de surveillance du plateau d'Albion, pour lequel l'insensibilité des
systèmes à
fibres optiques aux perturbations électromagnétiques était
un atout majeur.
Devant l'incertitude du marché des fibres optiques
qui se développait difficilement TRT décida en 1982 de céder
cette activité à LTT.