LA
DIRECTION
ET
LES SERVICES ADMINISTRATIFS
L'histoire
de TRT est marquée par une très grande stabilité des
structures de direction et de services administratifs.
En effet, de 1952 à 1986, TRT aura connu :
. Trois Présidents :
- Maurice VIDREQUIN
(1952 -1980) P.D.G. puis Président
- Robert HIRSCH (1980
-1986) Président
- Maurice BENSADOUN P.D.G.
depuis 1986
. Six Directeurs généraux,
ou Directeurs généraux adjoints :
- Paul HUET :
Directeur général adjoint de 1952 à 1970
- Guy ROY :
Directeur général adjoint de 1961 à 1973
- Georges BOUDEVILLE :
Directeur général adjoint en 1969 puis
Directeur
général de 1971 à 1980 et
Vice-Président
Directeur général de 1980 à son décès en
1984
-
Léon-Victor SPITALIER : Directeur général
adjoint de 1977 à 1985
- André LAURENS :
Directeur général adjoint depuis 1984
- Maurice BENSADOUN :
Directeur général depuis 1984.
. Deux Secrétaires généraux
:
- André MARETTE (1952
-1981)
- Jean-Jacques HOURTON depuis
1981
. Trois Directeurs financiers
:
- Xavier GIELEN (1952 -1964)
- Roger GILARDI ( 1965 -1970)
- Max ASSÉO depuis
1971
. Quatre Chefs du personnel :
- Jean VINCENTI (1952 -1960)
- André LIVET (I960
-1977)
- Pierre LURSON (1978 -1982)
- Jacques d'ARJUZON depuis
1983
Cette continuité a été un facteur
de stabilité et de cohésion dans le commandement évitant
les à-coups brutaux dus à des changements de direction et facilitant
le franchissement des moments difficiles.
De 1952 à 1962, M. VIDREQUIN assura la direction
générale secondé par M. HUET. En 1961 M. ROY lui apportait
son concours pour les questions commerciales et Georges BOUDEVILLE pour la
partie production. Georges BOUDEVILLE devait du reste abandonner ses fonctions
industrielles à Pierre PASTIER en 1963 pour se consacrer au commercial.
A cette même date André LAURENS succédait comme directeur
technique à André ANGOT qui occupait ce poste depuis 1957. Ce
dernier créait alors la direction scientifique.
Avec la croissance, de nouvelles structures et directions
furent mises en place :
- en 1963 -
une direction industrielle (Pierre PASTIER) supervisant
les
activités des usines de Brive, de Dreux, de Rouen ainsi que des ateliers
de Paris,
-
le contrôle de gestion de la direction technique
(Claude TEMPE et Jean LARCHER),
- en 1964 -
le contrôle de la qualité (Michel MONTADAT),
- en 1965 -
un bureau des programmes (Pierre DAUVIN),
- en 1968 -
un service de documentation (Pierre RENARD) complétant la
bibliothèque
technique mise en place dès 1966 par André ANGOT,
-
un service de comptabilité analytique (Marcel YASSEF),
-
un service de coordination des bureaux de dessin
(Charles GUILLOUX),
-
un service efficience et prix (Roger MALLET),
-
un service des approvisionnements (François BEIGNET et
Marcel
PRABONNAUD),
(ces deux derniers services remplaçant les
bureaux de précalcul et d'achats).
La technicité des matériels devenant
de plus en plus complexe et nécessitant une liaison étroite
études-production, c'est fin 1968 que fut créée une direction
technique et industrielle confiée à André LAURENS.
On peut considérer que fin 1968 TRT disposait
de toutes les structures d'une entreprise moderne ; avec le temps ces structures
évolueront, mais aucun changement radical n'interviendra.
Depuis cette date (1968) les notions de gestion, de
prix de revient, d'analyse de la valeur, de fiabilité, de normalisation,
étaient devenues monnaie courante, chaque opérateur, agent technique,
dessinateur ou ingénieur étant concerné. Parallèlement
les ingénieurs étaient sensibilisés au dépôt
de brevets d'invention.
Les années suivantes virent la mise en place
de moyens informatiques tant pour la gestion (Jean-Marie JULLIEN), que pour
le calcul scientifique et les logiciels (Michel COIRON).
A partir de 1969 les ingénieurs et les
cadres suivirent des cycles de formation à la communication, aux relations
humaines, aux mécanismes économiques, etc... Des stages furent
organisés chaque année à tous les échelons pour
la formation permanente : depuis l'initiation à l'électronique
jusqu'aux techniques de gestion en passant par l'analyse de la valeur, la
cotation fonctionnelle, la programmation etc... Cette formation permanente
est devenue un élément essentiel de la politique sociale de
la société.
La qualité a toujours été
une préoccupation de la Direction de TRT ; la mise en place en 1964
d'un Service de contrôle de qualité, sous la direction de Michel
MONTADAT, en témoignait. L'usine de Rouen fut souvent classée
en tête des fournisseurs des PTT dans leurs relevés annuels de
qualité et, en 1982, TRT se vit attribuer par le S.I.A.R. la qualification
RA01 qui représente le plus haut degré de confiance d'un client
envers son fournisseur. En 1986, consciente de l'importance du facteur qualité,
dans son sens le plus large, pour l'avenir de la Société, la
direction lança le programme PERFORMANCE PLUS : une charte de la qualité
de TRT fut établie et un vaste plan de sensibilisation de l'ensemble
du personnel à là qualité totale fut mis sur pied.
Outre la participation de TRT dans Radio Océan,
puis depuis 1952 dans le LEP (dont M. HUET était le directeur général),
TRT en 1959 avait pris le contrôle, au niveau de 70%, d'OMERA (société
d'Optique, de Mécanique, d'Electricité et de Radio) qui fabriquait
les matériels conçus par SARAM (Société d'Applications
Radioélectriques à l'Aéronautique et la Marine) et bénéficiait
de plus d'accords avec COLLINS. En 1957, TRT créa avec RADIOTECHNIQUE
la société TRTA (TRT Afrique) à Alger. TRTA reprenait
en les amplifiant les activités en Algérie de SAFTEL (Société
AFricaine de Télécommunications et d'ELectronique ) créée
en 1951 qui s'installait à Abidjan. En 1958, était créée
à Casablanca SAMTEL (Société Anonyme Marocaine de TELécommunications).
En 1962, TRT devint actionnaire de SODERN (SOciété D'Études
et de Réalisations Nucléaires) et racheta à SARAM les
derniers 30 % d'OMERA. D'autres participations furent acquises, en particulier
en 1979 dans SFTP (Société Française des Techniques PYE
devenue par la suite Société d'études et de Fabrications
de Télécommunications Professionnelles) et surtout en 1985 dans
SOCRAT (Société de Constructions Radioélectriques), que
TRT contrôla alors à 100 %.
Au 1er Janvier 1986, une importante réorganisation
des activités informatiques de PHILIPS en France amena la création
de TRT-TI (TRT Télécommunications et Informatique) dont TRT
devint le principal actionnaire. A la même date, TRT prit en charge
le CTI (Centre de Technologies Informatiques) qui comportait, à Fontenay-aux-Roses,
environ 250 personnes et qui utilisait une centaine de personnes dans l'usine
de la RADIOTECHNIQUE à Rambouillet.
Par ailleurs des accords furent négociés avec THOMSON, SAT,
CIT, SESA et CSEE entre autres pour l'exécution en commun de contrats
spécifiques (réseau Mercure, courants porteurs militaires, système
modulaire thermique, Transpac, Saphir, etc.). Ces accords sont relatés
dans les comptes rendus annuels de la société.
Le tableau accessible en cliquant ICI montre
l'évolution d'une part des effectifs, d'autre part du chiffre d'affaires
de la société.
LES SERVICES TECHNIQUES
Dans les années 1950-1960, plus que dans le
secteur industriel, c'est dans les services techniques que l'évolution
de TRT a été la plus spectaculaire.
A Paris, les 30 personnes composant en 1952 le service
Radio de Paul LE GUYON et les 20 personnes du service Courants porteurs d'Alexandre
TARASSOFF ont été l'embryon de ce qui est devenu en 1966 le
centre technique du Plessis Robinson avec 650 personnes, soit un effectif
multiplié par 13 environ en 14 ans, ce chiffre ayant doublé
seulement les 20 années suivantes. L'accroissement de 25% par an en
moyenne des effectifs techniques (recherche appliquée, développement)
est le reflet du dynamisme qui régnait dans la société.
Avant de passer en revue l'activité de chaque
service technique, il n'est pas inutile de rappeler succinctement comment
chacun a été créé et pourquoi certains ont disparu.
En plus des deux services Radio et Courants porteurs
déjà cités existant en Juillet 1952 à Paris, la
direction générale avait décidé en Octobre 1952
d'étendre les activités de TRT vers la signalisation et la commutation
(service confié à Cyprien RAYMOND) et vers les faisceaux hertziens
(service dont André LAURENS prendra la responsabilité en Mars
1953).
Depuis 1952 M. VIDREQUIN s'intéressait à
une fusée de proximité d'artillerie (on disait alors pudiquement
"une radiosonde") étudiée par PHILIPS-USFA et, en
1955, il décida de passer à son industrialisation et à
sa fabrication. L'atelier de la Garenne où les études étaient
faites dans le plus grand secret étant trop exigu, c'est à cette
occasion que fut créé l'atelier de Dreux avec une petite équipe
confiée à André DARFEUILLE, qui venait de Brive, dans
laquelle on trouvait Édouard GUINAND, Maurice GERVAIS, Georges DARCEL
et ultérieurement Jean-Pierre TRANIN.
Les quatre pôles : radio, courants porteurs,
signalisation et faisceaux hertziens étant alors bien implantés,
il fut décidé en 1957 d'ajouter une nouvelle activité
"M.E.S." (Matériels Electroniques Spéciaux) confiée,
sous la conduite de Claude COSSE, à quelques ingénieurs qui
avaient travaillé au CNET sur des problèmes de guidage par radio.
Fin 1957, la société comptait donc les
services d'études suivants :
- Radio A : Gaston SALMET,
- Radio B : Kléber
GILABERT qui, venant de SADIR, renforçait les équipes
d'études radio dans
le domaine de la BLU (Bande Latérale Unique),
- Radio C : Maurice VERGUET,
(Brive)
- Faisceaux Hertziens : André
LAURENS,
- Courants Porteurs : Alexandre
TARASSOFF,
- Signalisation : Cyprien
RAYMOND,
- M.E.S. (Matériels
Electroniques Spéciaux) : Claude COSSE,
- Dreux (pour les fusées)
: André DARFEUILLE.
La Direction Technique avait été confiée
à André ANGOT et chaque semaine le "COTEC" réunissait
autour de M. HUET : MM. ANGOT, TARASSOFF, LE GUYON, RAYMOND, LAURENS.
Tous les services techniques avaient été
regroupés 88 rue Brillat-Savarin Paris 13e, certains depuis mi-54 (signalisation),
d'autres courant 1956, MES s'y étant installé en 1957 un atelier
prototype de mécanique et de câblage complétait l'équipe
technique.
Avec le transfert d'une partie des fabrications de
la rue Boyer aux établissements de Brive, Dreux et Rouen de 1955 à
1958, les services techniques revenaient rue Boyer fin 1958 (à l'exception
de M.E.S.). Le service commercial et le siège rejoignaient la rue Brillat-Savarin.
La rue Boyer devenait donc le Centre Technique et l'usine pilote de la société.
Cette situation devait se prolonger jusqu'en 1966,
date de l'abandon de la rue Boyer pour le nouveau centre technique du Plessis-Robinson.
Les modifications suivantes étaient intervenues
entre temps :
- En 1961, avec l'entrée
de TRT dans SOTELEC, les activités Courants Porteurs
et Signalisation avaient
été regroupées sous la responsabilité
d'Alexandre TARASSOFF
avec le sigle T.I.S. :
T - Transmissions :
Raymond GUIRIMAND,
I - Téléinformatique
: Michel COIRON (Informatique et Télésupervision),
S - Signalisation :
Henri DELUGEAU (Ferroviaire et routière),
tandis que Jacques DAGUET dirigeait plusieurs groupes d'études avancées
dans le domaine des transmissions de parole et de données.
- De même Claude COSSE,
qui avait développé au sein de M.E.S. les activités en
radioaltimètres
et en détecteurs de proximité, commençait à s'occuper
de l'infra
rouge ; d'où
la création des services :
Avionique : Raymond
STRAUCH,
Fusées d'artillerie
: Jean-Pierre TRANIN (de retour de Dreux),
Optronique : Fernand
LOY, puis Jean-Pierre FOUILLOY,
Fusées pour missiles
: Roland ALLÉZARD
-
Les perspectives de développement de la microélectronique nécessitèrent
en 1963
la création d'une
section "MICRO" confiée à Georges KERSUZAN pour les
hybrides tandis que
Jean DUCAMUS entreprenait les premières études de
microélectronique
monolithique.
- En 1964 les activités
de Radio A et de Radio B fusionnèrent pour devenir le
service de Radio Militaire
(R.M.) sous la conduite de Jean LARCHER secondé
par Yves VOURC'H.
- Cyprien RAYMOND avait été
chargé (dès 1962) par M. HUET de l'implantation
du futur centre du Plessis-Robinson
et Kléber GILABERT des brevets. Paul LE GUYON
s'occupait
depuis déjà quelque temps des études technologiques en
qualité d'Ingénieur
en Chef.
C'est également dans la période
1963/64 que fut mis en place le contrôle de gestion des services techniques
avec des devis d'études, des comptes-rendus mensuels des dépenses
sur les ordres d'études et le tableau de bord bimestriel (dépenses
et prévisions d'achèvement des études) de chaque service.
Avec le transfert en 1966 des services techniques
au Plessis-Robinson (650 personnes environ) les services auxiliaires se développèrent
:
- B.E.T. (Bureau d'Études
Technologiques) chargé entre autres du choix des
composants, des listes
préférentielles, de la normalisation (Paul LE GUYON et
Pierre AMOUROUX),
- Contrôle Qualité
(Stany GWOZDZIAK avait succédé à Michel MONTADAT),
- Précalcul, analyse
de la valeur (J. VAN DER SLOT puis Roger MALLET),
- Programmes (François
BÉRARD),
- Projets et systèmes
(Claude TEMPE).
Ces activités existaient à l'état
embryonnaire auparavant, mais ne possédaient pas l'assise et l'ampleur
qu'elles ont connues dès leur installation au Plessis.
En 1967, en vue d'une meilleure planification des
études, fut mis en place le système de Programme d'Enchaînement
Prévisionnel (PEP). Très lourd et incapable de travailler en
temps réel (les programmes n'étaient mis à jour par ordinateur
que tous les 15 jours), il ne subsistera du PEP au bout de 18 mois ou 2 ans
d'expérience que les diagrammes PERT établis au début
de l'étude et remis à jour au gré des besoins des chefs
de service.
André LAURENS, depuis Octobre 1963 directeur technique,
était nommé directeur technique et industriel en Octobre 1968,
et assurait la direction du centre technique ; Claude TEMPE lui était
adjoint. Henri DELUGEAU succédait à ce dernier au service ProjetSystèmes.
Jean-Daniel KOENIG prenait la tête des faisceaux hertziens. Michel COIRON
était chargé des relations scientifiques et techniques (succession
d'André ANGOT) et Raymond GUIRIMAND de la gestion des départements
T.I.S. et T.S.T. la même fonction de gestion était accomplie
par Pierre NAEGELS côté M.E.S. Maurice GERVAIS assurait auprès
d'André LAURENS le contrôle de gestion de toutes les activités
techniques (Budget-Programmes - Suivi des ordres,...).
Après le départ d'Alexandre TARASSOFF
vers la direction commerciale en 1969, Gilbert FERRIEU prit la tête
des activités T.I.S.. Jacques DAGUET fut chargé de deux activités
nouvelles : T.S.T. (TéléSélections Temporelles) et S.N.S.
(Systèmes Numériques Spéciaux) en vue de développer
les systèmes MIC, DELTA, SNTI. Claude GAQUERE fut placé à
la tête de T.S.T. et Guy DAVID à celle de S.N.S.
Gilbert FERRIEU réorganisait les activités
de T.I.S. comme suit :
- Transmissions : Paul CANIQUIT
(courants porteurs et matériels SOTELEC),
- Téléinformatique
: Michel STEIN (modems),
-Télésupervision
: Michel LE DIBERDER,
- Chemins de fer : Jacques
FOSSÉ,
- Circulation routière
: Jean DRESSAYRE,
- Développement : Raymond
CROZE.
Une mission très importante de "normalisation"
avait été confiée à Charles GUILLOUX qui, dès
1968, éditait les premières prescriptions de constitution des
dossiers : la "Bible". Sa mise en application dans tous les bureaux
de dessin a demandé beaucoup de temps et de persuasion mais depuis
cette date le dossier est devenu le point de passage obligé pour les
liaisons études-production.
Après le départ à la retraite
de M. HUET fin 1970, Georges BOUDEVILLE, devenu Directeur Général,
modifiait en 1972 la structure des activités de Gilbert FERRIEU et
de Jacques DAGUET en créant sous l'autorité de ce dernier la
Division Technique Téléphonie (D.T.T) regroupant également
le laboratoire de Lannion créé en 1972 sous la direction de
Maurice LE DORH.
Les services techniques de MES s'étaient beaucoup
développés avec le succès des radioaltimètres
et des fusées de proximité. A partir de 1970, avec les lunettes
et jumelles infrarouge, les épiscopes pour chars et les premières
caméras thermiques, les perspectives de l'optronique se révéleront
très prometteuses l'accroissement des effectifs d'optronique sera dès
lors continu avec une nette accélération dans les années
80-86. En 1972 le démarrage de l'activité mines antichars (Jean-Pierre
TRANIN) marquera également une étape significative.
Paul LE GUYON étant parti à la retraite
en 1975, Jean-Claude PETIT prenait en charge le Bureau d'Études Technologiques
qu'il devait développer par rattachement du dessin assisté par
ordinateur (Régis CAMIER), des études avancées de technologie
(Georges KERSUZAN), des alimentations (Claude THOMAS) et des circuits intégrés
(Roger CARMONA).
En 1976 à la suite de l'appel d'offres pour
le réseau TRANSPAC, fut créé un service de Commutation
de Données avec Édouard ASSÉO et Henri VANNETZEL qui
réalisa les premiers commutateurs en association avec SESA et T.I.T.
Cette nouvelle activité contrebalançait l'abandon progressif
de la télésupervision et des affaires ferroviaires et routières.
L'étude de l'autocommutateur SX8 entreprise
en 1977, dans laquelle TRT avait la responsabilité du logiciel, amena
la création d'une importante équipe de logiciel sous la conduite
de Jacques CATY.
En 1978 les activités ferroviaires et routières
quittaient TRT et passaient sous le contrôle d'OMERA (70% de l'effectif
technique suivait sous la conduite de Michel LE DIBERDER). C'est cette année
également que fut décidée la création de deux
grandes divisions techniques auxquelles correspondaient deux grandes divisions
commerciales :
- D.T.C. (Direction Technique
Civile) sous la responsabilité de Jacques DAGUET,
- D.T.M. (Direction Technique
Militaire) sous la responsabilité de Claude COSSE.
Une activité "Fibres Optiques" avait
été créée en 1978 et confiée à Daniel
CAPOROSSI, mais devant les faibles débouchés rencontrés,
TRT décida de céder ce service en 1982 à LTT.
En 1980, Maurice VERGUET étant parti à
la retraite, Dominique ROSSIER prenait la direction des laboratoires de Brive.
Le service de Radio Militaire où Michel ETIENNE avait succédé
en 1974 à Jean LARCHER était également réorganisé
: Guy DAVID reprenait les études en cours sur les matériels
air et marine et Jean-Pierre DEBOST se chargeait des études avancées
Radio. Jean CHASTAGNIER assurait, avec Michel COUDREUSE, le suivi des études
de Radio-Mobile.
En 1981, Jacques DAGUET (parti à la retraite)
était remplacé par François LERAILLEZ à la tête
de D.T.C.
La prise de contrôle en Novembre 1985
par TRT de la société SOCRAT entraînait le départ
vers SOCRAT de Jean-Pierre TOMASI comme directeur technique et de Lucien BOULLE
comme directeur de production.
En 1985, une direction technique unique était
créée avec à sa tête
François LERAILLEZ, Claude COSSE lui étant adjoint pour l'activité
militaire.
François LERAILLEZ confiait les services de contrôle de gestion
à
Henri VANNETZEL secondé par Alain d'AUNAY.
En Janvier 1986, le centre de technologies informatiques
(C.T.I.) de Fontenay était rattaché à TRT et Michel STEIN
en assurait la direction après le départ à la retraite
d'André BESSE.
Au centre technique du Plessis, une restructuration
des services techniques imbriquant davantage les activités civiles
et militaires était annoncée. C'est ainsi que furent créées
:
- la Division Technique Radiocommunications
(D.R.C.) confiée à Georges BONNEROT regroupant les radiocommunications
militaires (Jean-Pierre DEBOST), la radiomobile (Michel COUDREUSE), la radiodistribution
(René TANGUY) et un groupe d'études préliminaires (Jean-Pierre
VAN UFFELEN),
- la Division Technique Détection
Electromagnétique et Radionavigation (D.E.R.)
confiée à
François MAGNE regroupant la radionavigation (Michel RIFFIOD),
les missiles (Roland
ALLÉZARD) et les détecteurs de proximité (Jean-Pierre
TRANIN),
- la Division Optronique,
confiée à François-Xavier DOITTAU en Juillet 1987.
Le panorama des services techniques ne serait
pas complet, si l'on n'évoquait pas les problèmes de propriété
industrielle. Comme toute société, TRT a protégé
ses inventions par des dépôts de brevets. Le tableau ci-après
permet de voir le nombre de brevets déposés de 1952 à
1986 dans chaque domaine ainsi que le nombre de dépôts encore
en vigueur en France ou à l'étranger au 31 Décembre 1986
:
EN
|
VIGUEUR | ||
DOMAINE | DÉPOTS FRANCE | EN FRANCE | A LÉTRANGER |
Circulation routière ou ferroviaire | 40 | ||
Téléinformatique | 71 | 55 | 378 |
Transmissions téléphoniques | 87 | 38 | 155 |
Commutation tél. + postes tél. | 41 | 27 | 139 |
Radiocommunications | 59 | 28 | 130 |
Faisceaux hertziens | 20 | 11 | 49 |
Optronique | 70 | 57 | 230 |
Avionique | 41 | 35 | 116 |
Fusées, mines | 28 | 20 | 40 |
Antennes | 11 | 5 | 8 |
Divers et technologie | 52 | 25 | 64 |
TOTAL
|
520 | 301 | 1309 |
A noter l'imagination exceptionnelle de Fernand LOY (57 brevets), Jacques
DAGUET, Gaston SALMET, Gilbert FERRIEU, Loïc GUIDOUX, Maurice BELLANGER
(20 à 30 brevets).
LES SERVICES COMMERCIAUX
Au début des années 50, la plupart des
cadres commerciaux de TRT proviennent de S.I.P.L. où ils avaient travaillé
sous la coupe de M. VIDREQUIN, qui avait pris la direction commerciale à
son arrivée en Mai 1947, puis la direction générale en
Août 1948. A cette époque on trouvait Robert LEMORO aux affaires
militaires, Jacques DREVON aux affaires civiles, Lucien ROTHIER aux installations
et Raoul PÉANT aux pièces de rechange. Parmi les matériels
vendus ou installés, on notait les émetteurs de radiodiffusion
20 kW OM et OC, un lot d'émetteurs 40 W pour Madagascar, un 75 W (dit
LOTTEMBERG) mais surtout un 500 W entièrement "tropicalisé"
(160 ex.) concurrent du 1 kW SADIR et des émetteurs-récepteurs
VHF pour la radionavigation aérienne. Egalement l'Armée avait
commandé des émetteurs-récepteurs SCR 508 (4 à
500) et SCR 694 (1000) ce qui prépara le terrain aux AN-GR-C9. En Juin
1952 venaient s'y ajouter le 1 kW POLYTYPE (aussi bien radiodiffusion pour
l'Outre-Mer, que radiotélégraphie ou radiotéléphonie)
et très rapidement après les émetteurs FM 2 kW et 12
kW.
Jacques DREVON avait présenté en 1953
aux PTT d'Outre-Mer les premiers 3 voies à courants porteurs (FTR 133)
sur ligne aérienne et devant leur succès en Afrique et en Finlande,
dut renforcer son équipe avec Pierre HERRENKNECHT.
Du côté Faisceaux Hertziens également,
l'intérêt de la Radiodiffusion Télévision Française
(R.T.F.) pour les premiers faisceaux CZ8V nécessita de recruter deux
nouveaux ingénieurs : Stéphane RAKOVER et Michel FOISY.
En 1956, Jacques DREVON abandonnait le secteur des Transmissions
par courants porteurs à Jacques LEVAILLANT, nouvellement arrivé,
et se consacrait surtout aux matériels de radiodiffusion et de télévision.
En Mars 1958 fut créée une section commerciale
"ENGINS" confiée à Charles de GUITAUT chargé
de tout ce qui gravitait autour des matériels radioguidés (fusées
de proximité, radio-altimètres, etc...). En Décembre
1958, M. VIDREQUIN avait appelé M. ROY et lui avait confié la
direction commerciale qui comprenait donc début 1959:
Robert LEMORO (matériel
militaire) secondé par Guy DUCORPS
Charles de GUITAUT (engins),
Jacques DREVON (radio, radiodiffusion,
faisceaux hertziens),
Jacques LEVAILLANT (courants
porteurs),
Raoul PÉANT (pièces
de rechange),
Lucien ROTHIER (installations,
circulation ferroviaire et routière
et télésupervision).
Au début des années 60 le service commercial
dut se renforcer fortement car étaient arrivés certains contrats
importants : les courants porteurs militaires 4-12-24 voies étudiés
avec CIT pour la SEFT, les radioaltimètres et les fusées de
proximité pour missiles, les matériels SOTELEC, les faisceaux
hertziens pour l'exportation, les matériels radio BLU, etc... Les affaires
de télécommande et télésupervision étaient
suivies par François BEIGNET, François GUILLAUD était
chargé des transmissions de données.
Georges BOUDEVILLE vers la même époque
avait quitté la production pour seconder M. ROY à la direction
commerciale, tandis que Jean LEFLAMBE assurait la coordination commercial/fabrication/études,
et mettait en place les plans de 2 et 5 ans ainsi que les prévisions
de facturation et de trésorerie. Il créait le S.A.C. (Service
Administratif Commercial) avec Jean BALIGAND.
Cette structure devait se maintenir au fil des années.
Bernard DUBOIS avait remplacé Robert LEMORO, parti à la retraite
en 1969, pour les matériels militaires de radiocommunications. Lucien
ROTHIER était chargé des affaires chemins de fer et routières
et Jean WATSON des installations. Jacques DREVON, appelé chez PHILIPS
ELA, avait laissé à l'oeuvre Michel FOISY et Jean-Louis CHENON.
En 1972 (Georges BOUDEVILLE avait été
nommé Directeur Général en 1971) les services commerciaux
furent remaniés : Jacques DREVON, revenu à TRT, prenait la direction
des affaires civiles (Faisceaux Hertziens, Radiodiffusion, Signalisation)
et Charles de GUITAUT, secondé par Bernard DUBOIS, la direction des
affaires militaires et aéronautiques. Jacques LEVAILLANT et François
GUILLAUD conservaient les affaires SOTELEC et les courants porteurs pour l'un,
les transmissions de données et les modems pour l'autre, enfin Stéphane
RAKOVER assurait l'exportation.
Après le départ à la retraite
de M. ROY et de Jacques LEVAILLANT (Avril 1973), Jean LEFLAMBE reprenait la
direction commerciale et Antoine JOUSSET remplaçait Jacques LEVAILLANT.
En 1978 étaient créées par Georges BOUDEVILLE la direction
commerciale civile (François GUILLAUD) pendant de la direction technique
civile (Jacques DAGUET), et la direction commerciale militaire (Bernard DUBOIS)
pendant de la direction technique militaire (Claude COSSE). En 1980, Marc
HOUERY devait remplacer François GUILLAUD après son départ
chez PHILIPS.
On peut constater que jusqu'en 1985 malgré
les modifications de structure apportées, chaque commerçant
a gardé le contact avec son "administration cliente" quel
que soit le matériel proposé, cette solution permettait d'avoir
des liens personnels importants et a sans doute facilité l'obtention
de marchés difficiles ou permis d'adoucir certaines pénalités...
Défendue par M. VIDREQUIN et poursuivie par MM. ROY, BOUDEVILLE et
LEFLAMBE, cette organisation, qui tranchait nettement avec celle de nos concurrents
(chefs d'articles ou chefs de produits), s'est avérée tout à
fait efficace quand on regarde les résultats obtenus.
En 1985, la direction commerciale civile devait
subir une importante restructuration : les deux divisions Télécommunications
publiques (Bertrand MANUALI) et Télécommunications d'entreprise
(Paul VINAY) dont la création remontait à 1981 furent remaniées
et divisées en départements (Marketing, Produits, Ventes France,
Ventes Exportation, Gestion et Projets).
En 1986 la création de TRT-TI entraîna
le départ vers cette nouvelle société des ventes en France
des modems et des matériels de commutation de données, cependant
que les équipes restées à TRT devenaient responsables
de ces deux activités pour l'ensemble de PHILIPS et continuaient à
en assurer la vente à l'exportation.
Il faut noter aussi le rôle joué par
certains adjoints de Georges BOUDEVILLE, tels Jean BERGERON qui assura l'intérim
de la direction commerciale civile ainsi que certaines relations internationales
et Christian VIRET (directeur commercial d'OMERA de 1965 à 1979) spécialiste
des matériels aéronautiques.
Pour terminer le panorama de l'activité commerciale il faut souligner
le travail important effectué par le service des installations confié
d'abord à Lucien ROTHIER puis par la suite à Jean WATSON secondé
par Pierre BOIVIN. Leurs équipes ont été présentes
partout dans le monde. Egalement l'activité des services d'après-vente
et de réparation fut très importante pour la bonne renommée
de TRT. Développés progressivement, à partir du service
"pièces de rechange" de Raoul PÉANT, ils ne cessèrent
de croître pour devenir un département important dont Jean-Pierre
RIBE assura la direction depuis 1983.
LES USINES DE PRODUCTION
Lorsque naquit TRT en 1952, la capacité de
production de la société comportait : un atelier à Paris,
rue Boyer, d'environ 150 à 180 personnes et l'usine de Brive, à
la suite de son rachat en 1950 à RADIOSCIL,il existait aussi un atelier
"confidentiel" à la Garenne où 4 ou 5 personnes s'occupaient
des fusées de proximité ("radio-sondes" à cette
époque).
En 20 ans, cette capacité allait s'accroître
considérablement à l'image de l'industrie française :
en 1955 l'étude et la fabrication des fusées nécessitaient
un accroissement de surface et ce fut la création de l'usine de Dreux,
en 1956 la fabrication des émetteurs-récepteurs AN-GR-C9 dépassait
la capacité des ateliers de Paris' et l'achat de l'usine de Rouen fut
décidé, en 1971 était posée la première
pierre de l'établissement de Lannion destiné surtout aux études,
mais un atelier de production de 10 à 20 personnes devait y être
installé vers 1975, enfin en 1976 TRT reprenait à PHILIPS l'usine
de Lunéville avec une partie du personnel, pendant le même temps,
l'usine de Brive passait de 300 à plus de 1000 personnes.
Au départ, la Direction de production
relevait directement de M. VIDREQUIN de qui dépendaient les directeurs
d'usines de province. En 1963 fut créée une direction industrielle,
confiée à Pierre PASTIER, en vue de mieux harmoniser les charges
des différentes usines. La création d'une direction technique
et industrielle, dont André LAURENS fut chargé, remonte à
Novembre 1968, Pierre PASTIER restant directeur industriel. Les différents
organigrammes permettent de suivre l'évolution de la direction industrielle
au cours du temps (François GUILLAUD succédant à Pierre
PASTIER, parti à la retraite en 1974, et Claude TEMPE à François
GUILLAUD en 1978 quand celui-ci partit à la direction commerciale).
LES ATELIERS DE PARIS PUIS DU PLESSIS-ROBINSON
En 1952 les ateliers de Paris étaient dirigés
par Gabriel CHRÉTIEN. La fabrication était centrée surtout
sur l'AN-GR-C9, apparaissaient en 1953 le 400 W AIR, en 1954 les premiers
équipements à courants porteurs (FTR 133) et en 1955 les premiers
faisceaux hertziens. Appelé à s'occuper des fusées à
la Garenne, Gabriel CHRÉTIEN était remplacé par BONHOMME
(1953) puis par Jean LEFLAMBE (1954-1958) et par J.P. VAN HALL (1958-1959).
Ce dernier assurait depuis 1955 la coordination des usines de Paris, Brive
et Dreux, rôle qui fut ensuite dévolu à Georges BOUDEVILLE.
Le transfert des fabrications d'AN-GR-C9 à
Rouen en 1956, des courants porteurs à Dreux en 1957 et des faisceaux
hertziens à Brive en 1958 ramenait les ateliers de Paris au rôle
d'usine pilote pour les fabrications de présérie ou de petite
série. Depuis Décembre 1954, l'atelier de présérie
était dirigé par Raymond CAPLIN. Les ateliers de mécanique
étaient confiés à Marcel ROUSSET et ceux de câblage
à Robert GUYOMAR. Les effectifs de mécanique et de câblage
avaient été réduits, ceux du service essais étaient
dirigés par Pierre PASTIER jusqu'à son départ en 1959
pour Brive date à laquelle Michel MONTADAT lui succédait. Le
poste de chef de fabrication de Paris fut occupé par Jacques DE TRENTIGNANT
(1962-1964) puis par Christian DOL (1964-1966). Peu après le transfert
au Plessis-Robinson en 1966, Maurice GERVAIS assura la fonction de chef des
ateliers du Plessis quelque temps, mais appelé auprès d'André
LAURENS, il céda la place à Lucien BOULLE, arrivant de Dreux,
qui devait garder ce poste jusqu'à sa nomination comme directeur industriel
de SOCRAT en 1985, Daniel PILLONS lui succédant alors.
De même que les ateliers de Paris avaient joué
le rôle d'usine de présérie (courants porteurs militaires
4 et 12 voies en 1962/63 par exemple) de même les ateliers de Plessis
se virent confier entre autres les préséries du V/UHF et surtout
le regroupement sur la plateforme d'essais (Robert GIRAUD puis Jacques FOSSÉ,
puis Louis LONDEIX) d'ensembles complexes (SNTI, réseaux de supervision
ou de transmission de données...).
L'USINE DE BRIVE
L'usine de Brive occupe un terrain de 80 000
m2 environ où dès 1937 avaient été construits
par le ministère de l'armement des bâtiments destinés
à être une annexe de l'arsenal de Tulle. C'est dans ces bâtiments
que RADIOSCIL s'installa en 1940. En 1950, Jean LEFLAMBE étant directeur
de cet établissement, S.I.P.L. se substitua à RADIOSCIL pour
y fabriquer des copies des postes américains SCR694, SCR508, SCR528.
Début 1951, Jean LEFLAMBE rejoignait Paris
pour assurer la direction de Radio-Océan et Robert SAINE prenait la
direction de l'usine, secondé par Henri LECAT chef des services administratifs.
L'usine était composée de deux bâtiments et abritait également
le service d'étude dirigé par Maurice VERGUET, qui se consacrait
surtout à l'émission (300 W SEFT, 1 kW Polytype, émetteurs
de radiodiffusion 2 kW FM et 12 kW FM). Pour compléter les charges,
Paris sous-traitait à Brive certaines parties de l'AN-GR-C9 et plus
spécialement les alimentations DY88.
En 1956, Robert SAINE partait à Rouen
pour démarrer la nouvelle usine et François ALLARD le remplaçait.
En Juin 1959, Pierre PASTIER fut envoyé à
Brive en vue de fermer cet établissement. En effet depuis un certain
temps le manque de charges avait nécessité de fabriquer en sous-traitance
pour PHILIPS des machines à laver, des appareils antisurdité
et des magnétophones. En fait Pierre PASTIER reprit l'usine en mains
et avec l'arrivée des fabrications de faisceaux hertziens, on renonça
à la fermeture. Dès 1960 il fallut même construire un
nouveau bâtiment.
Des difficultés étant apparues à
Rouen, Pierre PASTIER dut partager ses activités entre Brive et Rouen
jusqu'à sa nomination à la direction industrielle. En conséquence
Henri LECAT qui dirigeait les services administratifs (personnel, achats,
comptabilité) assurait le contact par ses déplacements réguliers
à Paris, Christian FOUHETY s'occupait de la fabrication et Raymond
VIDAL des essais.
La fabrication des émetteurs-récepteurs
SEM 25 devant démarrer à Brive, Michel MONTADAT qui avait dirigé
le service Essais de Paris depuis 1959 après le départ de Pierre
PASTIER, puis avait été chargé par M. HUET de la mise
en place du contrôle qualité en 1964, fut envoyé à
Brive en Juillet 1965 avec le titre de représentant de Pierre PASTIER.
A la mort de Henri LECAT en Juillet 1966, les services administratifs furent
dirigés par Pierre LAFOND. Cette période fut marquée
par une embauche très importante (environ 80 personnes de Janvier 66
à Octobre 66 dont de nombreux ingénieurs affectés aux
tâches de production et d'essais). Jacques FRANDON assura aux essais
la succession de Raymond VIDAL (celui-ci, assisté de Robert MICHAUDEL,
s'occupant de la cellule commerciale nouvellement créée). Michel
MONTADAT fut nommé directeur de l'usine de Brive en Juillet 1968.
Les principales fabrications qui étaient alors
le SEM 25 (60 à 70% des charges) et les faisceaux hertziens (7 à
10 appareils par mois) nécessitèrent l'achat en 1970 d'un nouveau
bâtiment.
En 1972 apparurent les matériels BLU
(1 kW, 400 W, 100 W) pour l'Armée de l'air et la Marine qui, prenant
le relais du SEM 25, assurèrent 60% des heures productives, les faisceaux
montant en même temps à une cadence de 10 à 50 par mois.
Michel MONTADAT profita de ces nouvelles charges pour réorganiser ses
services de production. Christian FOUHETY devint directeur adjoint pour tous
les services généraux et Jacques FRANDON supervisa les divisions
de mécanique (Roland BRUGIERE), de câblage (Gabriel MISSOUT)
et d'essais (Jacques RICHEUX).
En 1973 commencèrent les fabrications des émetteurs-récepteurs
V/UHF (ERA 7000) et autres matériels embarqués. La cadence atteignit
80 appareils par mois, tandis que les faisceaux arrivèrent à
70/75 appareils par mois en 1977. Les radioaltimètres, qui étaient
fabriqués jusque là à OMERA, furent transférés
à Brive et très vite la cadence atteignit 100 par mois. Les
années 1976/77 furent sans doute les années les plus remarquables
pour Brive puisque l'usine réalisa environ 900 000 heures et en sous-traita
700 000. Sous l'impulsion de Michel MONTADAT la fabrication et les essais
furent très automatisés.
En 1978 les services d'Installation de Faisceaux Hertziens (I.F.H) soit 35
personnes environ furent transférés du Plessis-Robinson à
Brive et confiées à Jean Pierre HALARY.
En 1979, un nouveau bâtiment fut construit pour
recevoir les services administratifs. En 1983, Michel MONTADAT étant
appelé à de nouvelles fonctions à Paris, Yves GUYOMAR,
qui était directeur de production à Rouen, lui succéda
comme directeur de l'usine. En 1984, un nouveau bâtiment fut inauguré
pour abriter les services d'études. Les fabrications se maintinrent
à peu près au même rythme, (45% pour les F.H. avec 100
appareils par mois) mais la part de main d'oeuvre dans les matériels
ne cessant de diminuer du fait de l'amélioration de la productivité,
la sous-traitance disparut peu à peu.
La technicité de l'usine de BRIVE n'a jamais
cessé de s'améliorer aussi bien en électronique qu'en
mécanique, mais c'est dans ce dernier domaine que BRIVE a acquis une
réputation bien méritée, en effet, l'équipement
de l'atelier de mécanique en machines outils et en centres d'usinage
de très haut niveau de précision, entre les mains d'un personnel
hautement qualifié, lui ont permis de réaliser sans problèmes
la mécanique de tous les matériels TRT qu'il s'agisse des faisceaux
hertziens, des radioaltimètres, du SEM 25 ou encore, et ce ne fut pas
le plus facile, celle des dispositifs optiques de balayage des caméras
optroniques (pour le compte de Lunéville).
L'effectif de Brive sera passé de 350 personnes
en 1952 à 1 050 en 1986.
L'USINE DE DREUX
L'usine de Dreux a été achetée
en 1955 pour y installer la fabrication des fusées de proximité
d'artillerie ("radiosondes"). En effet une équipe TRT (Gaston
SALMET -Édouard GUINAND - André DARFEUILLE) avait apporté
de nombreux perfectionnements dont l'antibrouillage à une fusée
originelle de PHILIPS-USFA et des commandes de série étaient
attendues. André DARFEUILLE secondé par Maurice GERVAIS prenait
la direction de l'établissement groupant 50 personnes et, tout en mettant
en place l'outillage pour la production des fusées, assurait la charge
par des fabrications d'accessoires d'AN-GR-C9. En 1956 André DARFEUILLE
engageait Jean-Pierre TRANIN pour lui confier les études de fusées,
il était rejoint en 1958 par Jean CLÉE.Tous deux devaient rester
à Dreux jusqu'en 1960, date à laquelle M. HUET ramenait les
études de fusées rue Brillat-Savarin. A cette époque
Dreux fabriquait non seulement les fusées, mais également les
équipements de courants porteurs 3 voies qui avaient été
transférés de Paris, ainsi que quelques matériels de
télécommande ou de télésurveillance, entre autres
les matériels du dispatching MONCEAU.
La période 1958-1962 fut la grande période
de Dreux, les effectifs ayant atteint 350 personnes ! André DARFEUILLE
avait même mis en place une gestion de production par mécanographie
en l'appliquant aux équipements de courants porteurs.
En 1962 André DARFEUILLE, nommé à
la direction de l'usine de Rouen, emmène avec lui Jean LESPAGNOL pour
la fabrication, Maurice GERVAIS assurant alors sa succession. A la suite du
transfert à Rouen des autres fabrications, Dreux ne conservait que
les fusées et les effectifs furent réduits à 75 personnes,
la moitié de l'usine étant alors louée à MATELMECA,
société du groupe PHILIPS qui assurait l'assemblage de téléviseurs.
Maurice GERVAIS restait à Dreux jusqu,'en 1966, passant la direction
à Lucien BOULLÉ qui, en 1968, la transmettait à Jean
CLÉE. Les fabrications de déclencheurs PJE2 furent alors transférées
de Rouen (1971), les fusées transistorisées démarrèrent
et les effectifs recommencèrent à croître. En 1975 la
responsabilité des fabrications était confiée à
Robert GIRAUD transfuge du Plessis et les premiers exemplaires de la fusée
ROLAND sortaient. C'est aussi à cette époque que Dreux commença
la fabrication des mines antichar, avant leur transfert à Lunéville.
Par la suite Dreux entreprendra la fabrication des
fusées de 40 mm (1978)et des fusées hybrides de 3e génération
à tubes.
En 1986 l'effectif de Dreux est de l'ordre de 200 personnes.
L'USINE DE ROUEN
L'usine de Déville-lès-Rouen fut achetée
en 1956 pour permettre la fabrication des émetteurs-récepteurs
AN-GR-C9. En effet les ateliers de la rue Boyer étaient surchargés
malgré la sous-traitance des alimentations à Brive et de certains
sous-ensembles à Dreux, la place manquait pour accroître les
cadences de production. Sur les 42 000 m2 de terrain existait un bâtiment
de 6 400 m2 abritant une ancienne usine de tissage. Robert SAINE, qui avait
dirigé l'usine de Brive depuis 1952 fut le premier directeur de l'établissement.
Fin 1956 l'effectif atteignait déjà 150 personnes.
L'évolution de la technique et des moyens de
production a marqué toutes les usines, ais c'est sans doute à
Rouen qu'elle a été la plus spectaculaire.
De 1956 à 1970 sous la direction de Robert
SAINE (1956-1959), de Francis VIOLET (1959-1962) et ensuite d'André
DARFEUILLE, on assiste à la disparition des tubes et à leur
remplacement par des transistors, de même les câblages additionnels
font place aux circuits imprimés et la soudure à la vague remplace
le fer à souder. Les matériels se miniaturisent et la densité
de composants augmente : en 1960 un bâti de courants porteurs FTR 135
pour 12 voies pesait 300 kg et en 1970 un panier pour 30 voies MIC ne pèse
plus que 20 kg. L'automatisation dans tous les domaines est très poussée.
Au cours de cette période, les surfaces utiles
n'augmenteront pas malgré la création des ateliers de traitement
de surface, puis de circuits imprimés.
De 1970 à 1985, nouvelle évolution avec
l'apparition des techniques numériques, le remplacement des transistors
par les circuits intégrés et une nouvelle "densification"
du matériel avec les couches minces, puis les couches épaisses.
Les matériels deviennent de plus en plus complexes (Transpac, transmultiplexeur)
et l'introduction du logiciel n'est pas sans soulever de nouveaux problèmes.
L'automatisation des essais et l'informatisation de la gestion sont en place
pour assurer un niveau élevé de qualité.
Cette période est caractérisée
par un accroissement très important des effectifs (450 en 1969 et 850
en 1985) et des surfaces de production (6 400 m2 en 1969 et 18 500 m2 en 85)
comprenant un bâtiment pour l'imprégnation, un autre pour les
essais, un autre pour le câblage ainsi que le restaurant d'entreprise,
le bâtiment pour les contrôleurs et le service commercial. A cela
s'ajouteront un bâtiment pour les produits chimiques et un autre pour
la microélectronique (couches minces puis couches épaisses)
et les essais de matériels pour les télécommunications
d'entreprise.
Après le départ à la retraite
d'André DARFEUILLE en 1985, remplacé par Raymond SALVY comme
directeur, apparaissent les composants montés en surface et les circuits
VLSI qui accroissent une nouvelle fois la complexité des matériels
et exigent, comme dans la période précédente, un accroissement
du nombre des techniciens au détriment des opérateurs de montage-câblage.
Au cours de ces 30 années (1956-1986), les
équipes qui se sont succédé, ont cherché à
adapter les moyens de production à l'importance des fabrications. Parmi
leurs travaux les plus significatifs il faut relever :
- La mise en place des ateliers
de bobinage vers 1963 pour les équipements par
courants porteurs nécessitant
plus de 300 000 bobinages par an (Jean LESPAGNOL).
- L'automatisation des moyens
de production et de mesures (Jean LESPAGNOL) avec les bancs de test
équipés de planches à clous.
- La création d'un
atelier de circuits imprimés (Yves GUYOMAR).
- L'automatisation des moyens
d'essais (mesureur de modems commandé par magnétophone 8 pistes
d'Allain PARIS).
- Les automates de mesures
pour MIC et modems (Daniel PILLONS). Les bancs de tests pour les
commutateurs Transpac (Pierre JÉGOU).
- Le séquenceur pour
l'insertion des composants Yves
GUYOMAR
- Le robot d'assemblages multiples et
- L'insertion automatique
des circuits imprimés Pierre
JÉGOU
Au cours de cette période il faut souligner
l'importance accordée à la qualité. En effet dès
1963, la qualité était à l'ordre du jour avec la fabrication
des matériels destinés aux PTT, grâce aux méthodes
de mesure de la qualité (méthode des démérites)
mises en place par Jean LESPAGNOL et Yves GUYOMAR, l'usine de Rouen fut souvent
classée par les services de contrôle des PTT comme la meilleure
usine Française en matière de qualité.
Au plan des quantités les scores les plus remarquables
de l'usine de Rouen concernent à fin 1986 :
- 35 000 AN-GR-C9 de 1956
à 1965,
- 3 000 Mobilophones,
-15 000 Voies "Stackable
CPVI",
-13 500 Boîtes d'accord
d'antenne pour SEM 25,
- 200 000 Cartes de voie MIC
1G,
-100 000 Cartes de voie MIC
2G,
- 50 000 Répéteurs
MIC 1G,
- 55 000 Répéteurs
MIC 2G,
- 414 000 Modems de tous types,
- 2 500 000 Circuits hybrides
en couche épaisse.
L'USINE DE LUNEVILLE
L'usine de Lunéville a été construite
en 1967 par PHILIPS sur un terrain de 100 000 m2. Les surfaces couvertes sont
de 12 000 m2. La vocation première était la production des cadres
mécaniques pour supports de tubes d'éclairage et la fabrication
des ballasts. Cette activité a décliné à partir
de 1973 jusqu'en 1975, date à laquelle PHILIPS a décidé
de l'arrêter.
La société TRT qui avait besoin alors
d'augmenter sa capacité de production, est venue s'implanter à
Lunéville. Les bâtiments et le personnel qui pouvait convenir
aux fabrications de TRT ont été repris progressivement sur 3
ans, de 1976 à 1979. Les activités de TRT se sont développées
sous la direction de Jean LESPAGNOL, venu de Rouen, secondé par Bernard
PENET avec des fabrications de difficulté croissante permettant la
reconversion du personnel. Le premier produit a été la mine
HPDF1 à partir de 1976, sa fabrication se poursuit encore aujourd'hui.
Puis sont arrivés des matériels SOTELEC dont les répéteurs
dipôles à impédance négative, les translateurs
et les répéteurs régénérateurs du MIC 1G.
Toutes ces fabrications ont été transférées des
autres usines : Dreux pour la mine, Rouen pour les autres. Le premier produit
à être industrialisé puis fabriqué à Lunéville
a été l'émetteur-récepteur ERV 200 ou TRVP 16
de la Gendarmerie (VHP 80 MHz à synthétiseur de fréquence).
Pour faciliter l'absorption du personnel PHILIPS,
TRT Lunéville a repris une fabrication d'autoradios, en sous-traitance
pour l'usine RTIC de Rambouillet. La fabrication qui atteignait environ 1
000 postes par jour a occupé une quarantaine de personnes jusqu'en
Novembre 1982. Cette même année, un contrat de solidarité
a favorisé le remplacement de 55 personnes par des ingénieurs
et techniciens, permettant d'augmenter très sensiblement le potentiel
technique de l'usine.
Avec les perspectives de développement
de l'optronique, TRT décida de spécialiser l'usine de Lunéville
dans ce domaine et des investissements très importants ont été
faits tant pour l'intensification de lumière (épiscopes, jumelles)
que pour l'infra-rouge (caméras MIRA et CASTOR).
En 1986, Lunéville emploie 18 ingénieurs
et 160 techniciens sur un effectif de 340 personnes. L'usine est dotée
d'équipements automatiques modernes pour l'insertion des composants
dans le domaine du câblage.
Les fabrications spécifiques à Lunéville
sont (à fin 1986) :
- le SNTI dans le domaine
des transmissions numériques (50 systèmes),
- les mines antichar (210
000),
- les épiscopes (7000),
- les jumelles de vision nocturne
(2 900),
- les caméras thermiques
(2 200).
La société TRT est devenue propriétaire
des terrains et bâtiments à Lunéville début 1986,
date qui coïncidait avec le l0ème anniversaire de son implantation.
En octobre de cette même année, fut célébré
le jour "0 défaut", point de départ officiel de Performance
+.
PRINCIPALES
ACTIVITES
DANS LE DOMAINE TECHNOLOGIQUE
Les réalisations les plus importantes
dans le domaine technologique au cours des années 50 concernaient l'accord
automatique des circuits d'un émetteur-récepteur sur plusieurs
fréquences déterminées (3 puis 12 puis 24). Les premiers
dispositifs étaient entièrement mécaniques et comportaient
soit des "billages" soit des "encliquetages" ; ultérieurement
des dispositifs électromécaniques virent le jour, principalement
pour l'accord des boîtes d'antenne. Les réalisations furent le
fruit des travaux menés en collaboration par Paul LEGUYON, Marcel SOUFFLET,
Gaston SALMET, Wladimir FAMILIER, Roger MALLET. Ce n'est qu'avec l'apparition
des "synthétiseurs" (qui avaient succédé aux
I.G.O.) que les mécanismes disparurent, cédant la place à
des dispositifs entièrement électroniques.
Dans le domaine des réalisations "électriques",
le grand souci des années 50 était le fonctionnement dans un
environnement climatique sévère (chaud, froid et humidité)
tant des composants que des matériels. Aussi les émetteurs étaient
câblés en fil nu maintenu sur des colonnettes ou des écarteurs
en stéatite et les bobinages et condensateurs placés en carter
avec sorties par perles de verre... Une petite révolution fut en 1953/1954
la réalisation des équipements à courants porteurs dans
une construction baptisée "conclave" (boîtiers de 2
ou 3 dm3 composés d'une embase supportant un connecteur enfichable
et d'un capot en aluminium moulé fixé à l'embase avec
interposition d'un joint d'étanchéité). Les composants
étaient placés sur un circuit bakélisé placé
à l'intérieur du boîtier et une cartouche de Silicagel
absorbait les dernières traces d'humidité. L'échauffement
toléré permettait de placer 2 tubes dans un boîtier de
2 dm 3. Des dizaines de milliers de boîtiers furent ainsi réalisés
de 1953 à 1970 et ce mode de construction avait même été
retenu pour les courants porteurs militaires fabriqués jusqu'en 1975.
Le problème des vibrations nécessita
aussi des études, et des moyens de mesure importants. En particulier,
pour les fusées, fut mise au point une machine destinée à
injecter une mousse de polyuréthane (Ecofoam) dans les têtes
de fusée, opération délicate car le produit polymérisait
en 30 secondes.
L'apparition des premiers circuits imprimés à TRT remonte à
1956 et il fallut plusieurs années pour stabiliser cette technique
tant par le choix du substrat que pour la métallisation des trous et
la protection des circuits par des vernis polyuréthanes (1963).
LA MICROÉLECTRONIQUE HYBRIDE
La "miniaturisation" fut l'objet pour TRT
de tentatives variées. D'abord apparurent les circuits "cordwood"
ou "fagots" qui permettaient d'accroître notablement la densité
des composants discrets. Puis TRT réalisa, pour des circuits électriques
transistorisés, des "MODULOS" résultant de l'enrobage
d'un groupe de composants à l'aide d'une résine epoxide, puis
de sylastène. De grosses difficultés furent rencontrées
et cette technologie dut finalement être abandonnée.
Rapidement il fut clair que la vraie solution résidait
dans la microélectronique hybride et en 1963, sous la houlette de Georges
KERSUZAN, des essais débutèrent sur des circuits à couches
minces (chrome-or sur verre) en provenance de MULLARD, suivis de fournitures
SPRAGUE puis RTC. TRT décida alors qu'il était essentiel pour
elle de produire les couches minces et fin 1965 les premières furent
gravées à TRT.
L'apparition de nouveaux composants nécessitait des investigations
pour leur emploi : ainsi se succédèrent en 1967 les transistors
BEAM-LEAD (utilisés sur les synthétiseurs des V/UHF), puis les
transistors EP (encapsulés plastique), puis les transistors LID montés
sur alumine. Les matériels militaires de cette époque en bénéficièrent
sous des formes diverses y compris le report sur couches minces de petits
substrats en verre mince recouverts d'aluminium et équipés de
transistors Beam Lead.
Alors que l'usine de Rouen s'équipait pour
la production des couches minces (1970) le service TMH (Technologie des Microcircuits
Hybrides) dirigé par Georges KERSUZAN s'intéressait aux couches
épaisses, et les introduisait dans plusieurs réalisations. Il
fallut attendre 1975 pour qu'à l'initiative de Pierre DALLOT cette
technique gagne les faisceaux hertziens et soit utilisée en 1976 et
77 sur les oscillateurs 1 GHz et sur le FHP 8000. C'est vers cette époque
également que TRT introduisit les colles conductrices.
En 1979, TMH disparaissait pour laisser la place au service DRH (Développement
et Réalisation d'Hybrides) créé aux ateliers du Plessis.
Georges KERSUZAN, à la tête du service
ETA (Études Technologiques Avancées), fut alors chargé
des problèmes nouveaux de métallisation des trous des couches
épaisses, de métallisation par projection cathodique et d'une
manière générale de tout procédé nouveau
de réalisation.
LA MICROÉLECTRONIQUE MONOLITHIQUE
Lorsque les circuits intégrés monolithiques
se développèrent TRT considéra que, compte tenu de la
spécificité de ses besoins et des relativement faibles séries
nécessaires, elle devait acquérir la maîtrise de la réalisation
de ces circuits et Jean DUCAMUS fut chargé de cette activité
en 1967.
Les premiers circuits intégrés avaient
fait leur apparition en 1965 (bascule JK de Motorola) et Philips avait abordé
l'étude d'un ampli BF intégré pour auto-radio. PYE-TMC
sous l'impulsion de John RHODES avait commencé à étudier
des circuits P MOS 4 phases. C'est en 1969 que TRT réalisa les premiers
masques pour le TRT 11 (200 à 220 transistors) en utilisant les moyens
de calcul de TMC ainsi que sa machine à tracer.
En 1973 l'acquisition de la machine à dessiner KONGSBERG
permit la réalisation des premiers masques entièrement à
TRT (circuit TRT201 : convertisseur analogique/numérique). Dès
lors suivirent bon nombre de circuits intégrés : les LSI pour
modems en P-MOS 4 phases, un N-MOS pour le modem bande de base, les circuits
intégrés destinés au transmultiplexeur (TRT 220-221-218-219)
ainsi qu'un circuit destiné au MIC-2G. Pour tous ces circuits, TRT
réalisait les masques et les programmes de test.
En 1975/76 apparurent les C-MOS et TRT réalisa
son premier C-MOS, un synthétiseur de fréquences (TRT 101) à
l'aide de logiciels Philips.
En 1980, virent le jour de nouvelles méthodes
de développement ; en particulier les circuits pré-diffusés
et les circuits pré-caractérisés furent étudiés
en nombre relativement important. Avec l'étude et l'implantation des
VLSI pour la nouvelle génération de modems, en particulier le
PSI (voir transmission modem), les circuits CIA et CIJ, TRT confortait sa
position dans ce domaine, la "fonderie" étant généralement
réalisée par EFCIS.
En 1985 TRT, sous la conduite de François MAGNE,
aborda l'étude des circuits intégrés à très
haut degré d'intégration et à très grande vitesse
(CITGV) pour processeurs de signaux.
En 1986 fut lancé, à partir des travaux du LEP , le programme
MMIC (Microwave Monolithic Integrated Circuits) qui consistait à définir
la technologie, les méthodes et les outils nécessaires à
la conception des circuits intégrés à 1' arséniure
de gallium utilisables en hyperfréquences.
L'INFORMATIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
L'utilisation de l'informatique dans les services
études techniques remonte à plus de 20 ans. Les premiers "pionniers"
arrivèrent en 1967 ; ils se comptaient sur les doigts d'une seule main
et travaillaient en service bureau chez IBM ou à la CISI. En 1968 apparut
à TRT le premier terminal informatique relié au time-sharing
BULL et l'utilisation de l'informatique commença à se développer
pour atteindre une douzaine de personnes en 1974. Les années 1974 et
1975 seront marquées par l'arrivée des 2 premiers calculateurs
de Conception Assitée par Ordinateur (CAO) dans TRT : en 1974 un système
COMPUTER-VISION pour les circuits imprimés et en 1975 un système
PHILIPS P880-P816 pour les circuits intégrés LSI.
TRT prenait alors un virage important et l'utilisation
de l'informatique interne commença à se développer de
façon extrêmement importante. En 1978 le phénomène
microprocesseur conduit TRT à choisir une philosophie de développement
des logiciels pour microprocesseur avec l'utilisation d'un calculateur général
P857 relié à une machine cible de compilation et d'édition
de liens. L'informatique devient alors un outil de base pour tous les services
techniques conduisant à accroître chaque année la puissance
des moyens informatiques de près de 70 %. 1980 sera marquée
par l'arrivée du premier calculateur DIGITAL de type VAX. 1985 verra
le début de l'utilisation des premières WORK-STATIONS et de
la décentralisation de la puissance informatique autour d'un réseau
local.
Après les premières applications de
l'informatique dans des matériels utilisant des microprocesseurs (radioaltimètres
AHV 530, avertisseur APS 500, système de transmission SNTI), des programmes
plus ambitieux ont été abordés tels l'autocommutateur
SX8 (400 000 instructions) et le réseau SAPHIR.
En 1986 l'ensemble des moyens informatiques dans les services études
de TRT représente une puissance de plus de 25 MIPS (Millions d'Instruction
Par Seconde). Chaque jour plus de 500 personnes utilisent ces ressources dont
60 % pour la CAO et 40 % pour le Génie Logiciel avec une méthodologie
propre à TRT (PLATINE) dont les premiers concepts ont été
mis en place en 1980. Plus de 500 000 lignes de programmes sont développés
chaque année, ce qui représente l'activité de près
de 300 personnes dans les services d'études.