Par un bel après-midi de juillet, quinze amis se retrouvent devant le musée Jacquemart-André pour découvrir la première exposition rétrospective de peintures, pastels et aquarelles de celui que Corot surnomma le « roi des ciels ».
Après avoir rencontré notre guide et munis d’écouteurs, nous commençons à découvrir les œuvres d’Eugène Boudin que Monet considérait comme son maître et comme le précurseur de l’impressionnisme.
Eugène Boudin est né à Honfleur en 1824 d’un père pêcheur, puis pilote de navette entre Rouen et Honfleur. La famille s’installe au Havre en 1835. Commis, puis papetier, Eugène décide après avoir rencontré Millet et Troyon, de se consacrer à la peinture à partir de 1846.


Honfleur La côte de Grâce - 1856

En 1851, il est copiste au Louvre. Il sera ensuite l’un des premiers artistes français à poser son chevalet hors de l’atelier pour réaliser des paysages. Il s’est tout particulièrement attaché au rendu des éléments et des effets atmosphériques. Il convainc Monet en 1858, de travailler d’après nature avec lui. Au fil des années, sa palette s’éclaircit et sa touche s’allège pour mieux restituer les reflets de ciel et de l’eau. Ses marines rencontreront le succès en 1869, contrairement aux scènes de plage qu’il pratiquait depuis plusieurs années.

Deauville - 1888

 

 

De la Normandie à Venise, qu’il découvre à la fin de sa vie, en passant par Anvers, Dunkerque, Berk, la Bretagne, Bordeaux et la Côte d’Azur, il peint des paysages en mouvement, dans une subtile harmonie de gris colorés.

 

Anvers- Bateaux de pêche - 1871


Eugène Boudin a su transcrire à la perfection des éléments aussi changeants que la lumière, les nuages et les vagues.

Bordeaux – Le port - 1874

 

 

 

 

Venise - 1895

 

L’art de Boudin a très tôt suscité l’intérêt des amateurs américains. Dès 1886, il fait partie des peintres présentés lors de la grande exposition impressionniste organisée à New York par son marchand Durand-Ruel. Ainsi les musées nord-américains, National Gallery de Washington, Museum of Fine Arts de Boston, possèdent aujourd’hui de nombreuses œuvres de l’artiste pour lesquelles il n’existe pas d’équivalent dans d’autres collections publiques.


La plage de Trouville - 1871

En 1889, il reçoit la Médaille d’Or de l’exposition universelle, il sera ensuite décoré de la Légion d’Honneur. Il meurt à Deauville en 1898 et est inhumé à Saint-Vincent de Montmartre.

Pierre JEGOU